Un ressortissant guinéen, qui affirme avoir fui son pays en raison de persécutions politiques, vit depuis cinq mois dans une salle d’attente de l’aéroport international de Gimhae, à Busan. Depuis son arrivée le 27 avril 2025, il n’aurait reçu que deux hamburgers au poulet par jour, un traitement dénoncé comme une violation des droits humains par la Commission nationale des droits de l’homme de Corée.
Selon Maeil Business News, une plainte a été déposée auprès de la Commission nationale coréenne des droits de l’homme après les révélations sur les conditions de vie de ce demandeur d’asile. L’organisation juridique d’intérêt public Duru, membre du Réseau pour les droits des réfugiés, et le bureau de Busan de la Commission ont tenu une conférence de presse le 25 septembre. Elles y ont dénoncé le fait qu’« un réfugié venu en Corée pour fuir la persécution politique a subi des violations en recevant uniquement le même hamburger au poulet pendant cinq mois ».
Sur une pancarte brandie par des militants des droits de l’homme lors de cette conférence de presse, on peut lire : « Trois repas par jour de hamburger – Affaire de violation des droits humains d’un réfugié détenu à l’aéroport de Gimhae – Plainte déposée auprès de la Commission nationale des droits de l’homme ».
Âgé d’une trentaine d’années, selon The Korea Herald, l’homme avait demandé le statut de réfugié dès son arrivée à Busan, en s’appuyant sur les séquelles laissées par sa participation à des manifestations politiques en Guinée. Mais le ministère de la Justice sud-coréen a refusé de transmettre son dossier, invoquant un manque de crédibilité. Face à ce rejet, il a refusé de rentrer en Guinée, craignant, selon ses propres mots, des menaces de mort et une possible condamnation à perpétuité.
Avec l’appui d’ONG de défense des droits humains, le Guinéen a porté l’affaire devant le tribunal de district de Busan. Dans son jugement, le tribunal a ordonné au bureau de l’immigration de l’aéroport de Gimhae d’annuler sa décision de ne pas instruire la demande d’asile. « J’ai demandé l’asile en Corée à cause de la menace de mort », a déclaré l’homme dans une lettre lue par son avocat. « On m’a menacé de prison à vie si je retournais en Guinée, et la compagnie aérienne chinoise a menacé de me forcer à monter dans l’avion », a-t-il ajouté.
Malgré cette première victoire, l’homme devra rester dans la salle d’attente de l’aéroport jusqu’à un an, le temps qu’une juridiction supérieure rende une décision définitive. « Bien que nous ayons gagné en première instance, il faut attendre de voir si le ministère de la Justice fera appel », a expliqué son avocat, cité par l’agence Yonhap.
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