9:04 pm - 26 juin, 2025

Un réseau bien rodé, opérant entre la Guinée et plusieurs villes du sud-ouest de la France, a été démantelé grâce à l’action conjointe de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants de Limoges et celui de Bordeaux. À la clé, plusieurs interpellations et une méthode redoutablement discrète : le « look alike », rapporte franceinfo.fr

Le 17 juin dernier, un vaste coup de filet mené à Limoges, Bordeaux et Périgueux a permis l’interpellation de dix personnes soupçonnées d’appartenir à une filière d’immigration clandestine bien structurée.

Selon le média français, quatre autres individus ont été entendus sous le régime de l’audition libre. Le démantèlement de ce réseau, d’origine guinéenne, a été annoncé par la police de la Haute-Vienne dans un communiqué publié ce lundi 23 juin.

Une enquête déclenchée à l’aéroport de Bordeaux

L’affaire débute en janvier 2025 à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, rappelle franceinfo. Deux ressortissants guinéens attirent l’attention des gardes-frontières : les photos figurant sur leurs documents — passeports guinéens et titres de séjour français — présentent des différences notables avec les visages des voyageurs. Pourtant, aucun des papiers n’avait été déclaré perdu ou volé. Intrigués, les agents remarquent aussi que les billets d’avion des deux individus ont été achetés en même temps qu’un troisième, par un seul et même individu. Celui-ci, soupçonné d’être le passeur, est lui aussi à bord du vol.

Cette coïncidence déclenche l’ouverture d’une enquête préliminaire par l’OLTIM de la Gironde, sous la direction du parquet de Bordeaux. Rapidement, les investigations révèlent que le suspect — un ressortissant guinéen — effectuait de fréquents allers-retours entre Conakry et Mérignac, en passant par Casablanca. À l’escale marocaine, plusieurs Guinéens tentant d’embarquer avec la technique dite du « look alike » sont interceptés.

Le « look alike », une méthode discrète mais risquée

Cette technique consiste à utiliser les documents authentiques d’une personne résidant légalement en France — prêtés ou loués à prix fort — pour faire voyager un autre individu qui lui ressemble physiquement. « Ce sont des migrants qui profitent de ressembler à des personnes en séjour régulier sur le sol français pour essayer de duper les gardes-frontières. Ils leur ressemblent vaguement. C’est un délit », explique un enquêteur.

Au fil des semaines, les enquêteurs remontent les ramifications d’un réseau solidement implanté dans la communauté guinéenne à Limoges, Bordeaux et Périgueux. Les membres de la filière, selon les autorités, proposaient à des migrants sans papiers de franchir les contrôles grâce à des documents loués pour des montants allant de 5 000 à 8 000 euros.

Des surveillances, filatures et interceptions judiciaires sont mises en place. L’organisateur du réseau, interpellé à Limoges, a reconnu l’ensemble des faits, de même que plusieurs de ses complices. Selon le commandant Marcillaud, « ce n’est pas un réseau de traite d’êtres humains à proprement parler, mais une filière classique d’entrée irrégulière sur le sol national. Il existe un marché important dans ce domaine. »

Selon le même média, les suspects seront prochainement jugés devant le tribunal judiciaire de Bordeaux pour des faits commis en bande organisée. Ils encourent jusqu’à dix ans de prison.

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