Trois jours après son enlèvement suivi de sa libération, Me Mohamed Traoré a annoncé sa décision de suspendre temporairement ses engagements publics.
Dans une publication sur son compte Facebook, l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats de Guinée a d’abord exprimé sa gratitude pour les nombreux messages de soutien et de compassion reçus après cet épisode douloureux.
« Je peux m’estimer heureux, car j’aurais pu connaître un sort bien plus tragique, au regard de ce qui est arrivé à d’autres compatriotes. Ceux qui ont agi ont voulu non seulement me nuire physiquement, mais aussi, et surtout, m’anéantir moralement », a-t-il écrit.
Me Traoré estime avoir été ciblé en raison de ses prises de position publiques. « Je savais que j’étais dans la ligne de mire de certains, mais au fond de moi, je ne pensais pas commettre de crime en m’exprimant sur la gestion des affaires de mon pays — un droit reconnu à tout citoyen. C’est pourquoi j’ai continué à parler, malgré les avertissements de mes proches. Aujourd’hui, je me rends compte qu’ils avaient raison », a-t-il ajouté.
Très affecté par les répercussions de cette expérience sur ses proches, l’avocat a déclaré vouloir prendre du recul, notamment par égard pour sa famille.
« Je veux faire une pause, par respect pour ma famille et mes amis, qui insistent pour que je me mette à l’abri, comme tout le monde. En voyant mes enfants en larmes, et ma fille aînée giflée par l’un de mes ravisseurs — un homme qui n’a même pas envisagé qu’elle pourrait avoir l’âge de sa propre fille —, j’ai compris que je les exposais à des dangers qu’ils n’avaient jamais cherchés », a-t-il confié, visiblement bouleversé.
Et de conclure : « Ils ne comprennent pas encore l’ampleur de mon engagement, et ils ne devraient pas en payer le prix. »
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