Dans la sous-préfecture de Gueasso, précisément dans le district de Moribadou, les musiciens, en groupes de cinq et plus, produisent des sons multiples, en frappant simultanément des morceaux de fer, ressemblant à des tuyaux plats évasés et larges, à leur extrémité, avec un morceau de bois d’environ dix centimètres de long. La danse qu’on en tire s’appelle mandi.
Cet instrument traditionnel produit la musique Mahouka, mais sa particularité c’est qu’on ne le sort pas pour toutes les occasions. On ne l’utilise que pour danser avec des chants religieux musulmans. L’occasion de jouer se présente pendant les fêtes religieuses comme le Maouloud, la fête de ramadan et de Tabaski, le retour des pèlerins de la Mecque.
Hier, justement, nous avons assisté à une cérémonie qui consacre le retour d’un fils du terroir revenant des lieux saints. C’était la première fois pour la plupart des gens venus de Conakry pour accompagner notre fils de voir concrètement le spectacle qui s’est tenu à l’occasion.
« D’abord, pour danser, les garçons et les femmes sont séparés. Personne ne touche l’autre. Comme pour symboliser le caractère profondément religieux de l’évènement dédié à nos hôtes. Cette danse est un réel patrimoine pour nous, dans la localité. Dans la préfecture de Lola, personne ne possède cela, et c’est jalousement gardé. Si on en trouve, c’est dans les villages Mahouka et les Koyaka en République de Côte d’Ivoire.
Nous avons des chansons rendant hommage à notre Créateur, le Tout-Puissant Allah, et à son prophète Mohamed.
Encore, nous faisons des bénédictions pour nos dirigeants.
La danse de mandiho ne date pas d’aujourd’hui, cela fait plus de 300 voire 400 et même 500 ans et plus que cela existe au village. Nous avons réussi à garder l’historique de cet instrument traditionnel, mélodique mais spécifique, parce qu’il est à l’origine de la grande danse de chez nous. Le village que nous habitons a été créé avec l’islam. Depuis sa création, on ne joue pas de la musique du tam-tam dans l’ancien village. Jusqu’à présent, il est resté respectueux des créateurs.
En plus, aujourd’hui, malgré la modernité, la préservation des coutumes se transmet de père en fils.
Nous sommes ouverts à tous ; ce sont des instruments qui devraient intéresser beaucoup de gens, dans le tourisme.
Jusque maintenant, c’est une chose méconnue, même en Guinée.
Les chansons et cantiques religieux sont mémorisés par les plus âgés comme par les plus petits des habitants.
Si nous recevons des personnalités religieuses ou des pèlerins, nous faisons sortir les instruments, nous dansons, puis après, ils prient pour nous, pour le pays et pour le président de la République. «Â
Le mandi reste un pont entre la modernité et la tradition.
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