Ancien international guinéen de volley ball, et professionnel au sein du club de l’ASEC Mimosa de la Côte d’ivoire, Thomas Camara est né en 1944 à Lomé (Togo). Il est fils de feu El hadj Momo et de feue Bintia Camara. Marié, il est père de 6 enfants.
Thomas Camara a effectué ses études primaire, secondaire et le lycée technique à Lomé. C’est par la suite, qu’il reviendra en Côte d’Ivoire, non pas pour continuer les études, et finalement intégrer l’équipe de volley ball du club ‘’ASEC MIMOSA’’.
En matière de formation professionnelle, il fait partie dit-il des premiers employés de l’imprimerie nationale Patrice Lumumba de Conakry, et il a travaillé aussi dans l’imprimerie moderne du plateau en Côte d’Ivoire.
Joueur et sélectionneur national par la suite, il a reçu plusieurs formations dans plusieurs instituts de formation, notamment : l’institut de sport DHFK ex-Allemagne de l’Ouest, l’université de Bayrût (Allemagne de l’ouest), l’institut de sport en France, formation de haut niveau en Belgique, formation des entraineurs en Egypte.
Guinéenews a rencontré cet autre mohican du volley ball guinéen à son domicile, situé dans le quartier Almamya. Dans cette interview, découvrez Thomas Camara, actuel Directeur technique national du volley ball guinéen.
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Guinéenews : Ancien international guinéen du volley ball, et professionnel au sein de l’ASEC MIMOSA, peut-on savoir, comment vous êtes-venu dans ce sport ?
Thomas Camara : Le volley ball est un sport qui m’a beaucoup intéressé. Je l’ai pratiqué à Conakry parallèlement avec le basket ball au château d’eau. J’ai commencé à jouer dans le club ‘’Les Espoirs 8’’, et je fus finalement sélectionné au niveau national, dans l’équipe sénior. Mon premier match international, a été contre la Cote d’Ivoire, où nous avions gagné sur des scores écrasants dans tous les sets. Le premier set 15-0. Cette rencontre en Côte d’Ivoire, m’a apporté de la notoriété, et m’a encouragé à travailler en quête de l’oxygène. Je faisais des courses de 100m, j’ai travaillé la vitesse, l’action, la réaction, jusqu’à ce que je suis devenu ce grand volleyeur, qui est devant vous ce matin.
Guinéenews : Votre parcours dans ce sport, il serait intéressant de le mettre à disposition de nos lecteurs ?
Thomas Camara : J’ai appartenu à la sélection nationale guinéenne, qui a remporté plusieurs compétitions zonales, et qui a participé à d’autres compétitions africaines. Avec la sélection guinéenne, j’ai participé à une coupe du monde. J’ai joué en professionnel avec l’ASEC MIMOSA, le club des commerçants, avec lequel j’ai remporté plusieurs titres en Côte d’Ivoire. Et pour votre gouverne jusqu’ici, c’est ce club qui s’occupe de ma prise charge médicale et pharmaceutique. A chaque occasion qu’il faille se faire soigner, je prends mon vol pour Abidjan, où toutes les conditions de prises en charge sont préconisées.
Guinéenews : Aviez-vous engagé ici des démarches, pour que votre prise en charge médicale soit validée en Guinée ?
Thomas Camara : Avec notre âge, et tout ce qu’on a fait et continuons de faire pour ce pays, j’aurai souhaité que ces prises en charges soient faites en Guinée. J’ai tenté, mais rien n’a marché à propos. Pourtant ce genre d’actions encouragerait cette nouvelle génération.
Guinéenews : Joueur et sélectionneur vous l’aviez été ?
Thomas Camara : oui ! J’ai même eu une médaille en or que vous voyez ici, qui m’a élevé parmi les meilleurs entraineurs africains de volley ball, obtenus au Maroc.
Guinéenews : Combien d’années vous aviez été coach de la sélection nationale ?
Thomas Camara : Plus d’une dizaine d’années, j’ai été coach et j’ai formé plusieurs jeunes. J’ai même des photos pour matérialiser ce que je viens d’affirmer.
Guinéenews : Des rencontres autant livrées, quelles sont celles qui vous retiennent l’attention ?
Thomas Camara : Le parcours a été merveilleux. Je n’oublierai jamais une de nos rencontres en sélection livrée contre la sélection ivoirienne. C’est lors de cette rencontre que nous avons mené 15 à 0, et ce jour j’avais vraiment la forme. Il y a cette autre rencontre livrée en Tunisie, où nous avions perdu 3 sets à 2, contre l’équipe tunisienne. Pendant cette rencontre ils nous ont créé toutes les mauvaises conditions d’accueil afin de perdre ce match. Pendant notre participation à la coupe du monde volley ball en Bulgarie, nous nous sommes rachetés contre cette même équipe tunisienne en gagnant avec un lourd score. Saviez-vous qu’en match amical, nous avions emprunté le même vol, que le président feu Ahmed Sékou Touré, quand cette délégation partait pour la réconciliation avec la Cote d’ivoire, et précisément avec Houphouët Boigny.
Guinéenews : Peut-on savoir, la place qu’avait occupée cette sélection guinéenne lors de cette coupe du monde ?
Thomas Camara : Je vous signale tout d’abord, que le président feu Ahmed Sékou Touré, avait dépêché un vol spécial pour notre équipe composée de 18 membres. Nous avons eu que 2 victoires, et la compétition était très relevée, par la présence des équipes nationales telles l’Allemagne, l‘Union soviétique, le Cuba équipe au sein de laquelle, les volleyeurs en sautant, ce n’était pas les bras qui dépassaient les filets, et plutôt leurs poitrines, qui dépassaient la hauteur des filets, tellement qu’ils montaient très haut.
Guinéenews : Vous venez d’être honoré à travers un évènement organisé par une structure de la place. Qu’est-ce que cela représente pour vous, et qu’est-ce que vous aviez senti en ces moments solennels ?
Thomas Camara : Très réconforté pour cette reconnaissance, je salue cette structure, et à travers elle, tous les médias guinéens. J’ai suivi avant de recevoir le prix, les éloges sur mon parcours, et ce qui restera pour moi une grandeur dans le volley ball guinéen. Merci à tous.
Guinéenews : Pouvez-vous nous parlez de vos coéquipiers d’alors dans le volley ball guinéen ?
Thomas Camara : Malheureusement, il y a 10 parmi nous, qui sont décédés (paix à leurs âmes). Je peux citer : Soriba Camara, Aziz, Ousmane, Toumany, Zaber entre autres. Ils sont morts dans des conditions déplorables. Si je ne me trompe pas, nous ne sommes pas nombreux qui vivent présentement. Certes il y a une génération avec laquelle, nous avions joué ensemble. Pratiquement qui sont en vie, il y a moi, Soriba Bangoura ‘’Surcouf’’ malade hospitalisé, Alpha, Watt, Sy, Colonel Pivi, Mamady Touré ‘’le lion’’ avec lequel j’ai pu parler aujourd’hui grâce à vous.
Guinéenews : D’après plusieurs, vous aviez rehaussé le volley ball ailleurs dans le continent ?
Thomas Camara : J’ai joué avec l’ASEC MIMOSAS en Côte d’Ivoire. Ce club appartient aux commerçants, et je fus un grand volleyeur de l’époque.
Guinéenews : Aviez-vous à cette époque obtenue des titres avec ce club ?
Thomas Camara : J’ai obtenu à l’interne, plusieurs coupes en compagnie de ce club de volley ball ivoirien. Pour vous détendre, saviez-vous qu’à des moments difficiles, et quand la tension est élevée en compétition, on faisait ce qui s’appelle de l’autre côté ‘’DJIGBO’’, c’est les fétiches pour remporter les victoires. Dans tous les cas l’ASEC a été un très grand club.
Guinéenews : Pendant un moment cette fédération de volley ball guinéen, avait connu des moments difficiles. Etiez-vous là, et pouvez-vous nous en parlez ?
Thomas Camara : C’est vrai, il y avait eu de la turbulence au sein de cette fédération. Cette corporation ne voulait plus du président Mory Kéita. J’avoue, qu’il n’était pas si mauvais, sauf que ceux qui l’entourait n’était pas à la hauteur. Je vous donne un exemple, mes indemnités allouées pour aller former un moment des joueurs réfugiés à N’Nzérékoré, Macenta et Guéckédou, furent détournées. Ce n’était pas sérieux.
Guinéenews : Peut-on être rassuré qu’à ce jour tout est rentré en ordre ?
Thomas Camara : Je peux vous assurer que l’équipe à la quelle
J’appartiens aujourd’hui peut réussir. J’ai promis un engagement ferme en tant que Directeur technique national, de me donner à fond pour servir le volley ball guinéen. Je suis une personne très jalouse. Le faite de voir aujourd’hui le hand ball, et le basket ball surplomber le volley ball, je suis franchement défiant. Des jeunes volleyeurs m’ont quitté pour rejoindre le hand ball. Je ne peux que féliciter aujourd’hui ces deux fédérations, qui sont en train de hisser haut ces deux disciplines.
Guinéenews : L’avenir du volley ball guinéen qu’en pensez-vous ?
Thomas Camara : Vous savez, le sport ne peut pas se développer sans les moyens. Nous demandons de l’aide au niveau des autorités en charge de ce sport.
Guinéenews : Quelles sont actuellement les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de votre fonction en qualité de directeur technique national, et celles que connaissent le volley ball guinéen ?
Thomas Camara : Je rencontre beaucoup de difficultés. Nos équipes ne sont pas compétitives sur le plan africain. Je prends le cas du club de l’ASFAG, qui a quitté les compétitions depuis 2019. C’est regrettable que cela se passe ainsi. Sur le plan local, ils sont bien et cela se limite là. Inspirons nous du passé pour bâtir le futur. Nous demandons au département de nous aider à trouver des sponsors, et cet aspect contribuera au développement du sport.
Guinéenews : Enfin d’entretien, quels conseils pouvez-vous prodiguez à cette génération pour la pratique du volley ball ?
Thomas Camara : Je ne suis pas un DTN en portefeuille, je suis un DTN de formation. J’ai même intervenu au niveau de l’équipe nationale cadette de la France un moment donné. Le Directeur Technique Paul Bergeot, a profité de mon expérience, et je fais de mon mieux. Et pourquoi, je m’investirai pour mon pays en qualité de DTN. Pour cette génération montante, je leur convie au courage, et au patriotisme, et à bientôt pour une sélection nationale de volley ball guinéen compétitive.
Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews.
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