Le Parquet général près la Cour d’appel de Conakry a exprimé, dans un communiqué en date du 23 juin 2025, sa « profonde consternation » après l’enlèvement et les violences subies par Me Mohamed Traoré, avocat à la cour et ancien bâtonnier. L’incident, survenu dans la nuit du 20 au 21 juin, a choqué la communauté judiciaire guinéenne.
Dans ledit communiqué, Fallou Doumbouya, procureur général, a indiqué que selon les premières informations, Me Traoré aurait été enlevé à son domicile par des individus non identifiés, avant d’être conduit dans un lieu isolé où il aurait été victime de violences graves, incluant des coups et des menaces de mort. Des actes que le Parquet considère comme portant « atteinte à la dignité humaine et à la sécurité des Avocats ».
Le Parquet a précisé avoir immédiatement saisi le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, juridiction compétente, pour l’ouverture d’une enquête approfondie sur les faits. Une manière pour les autorités judiciaires d’affirmer leur volonté de faire toute la lumière sur cette affaire.
Dans la journée, le Barreau de Guinée a annoncé le boycott pendant deux semaines des audiences dans les cours et tribunaux.
Le Parquet a dit avoir pris acte des résolutions issues de l’Assemblée générale extraordinaire du Barreau de Guinée, tenue le 23 juin dans l’enceinte même de la Cour d’appel. Il a toutefois regretté de ne pouvoir recevoir l’ensemble des avocats en colère en raison de leur nombre, mais s’est dit prêt à rencontrer une délégation restreinte du Conseil de l’Ordre.
Dans son communiqué, le Parquet a souligné l’importance du dialogue entre les institutions judiciaires et le Barreau, tout en insistant sur le respect du cadre institutionnel.
Enfin, le Parquet général a appelé à l’unité de la famille judiciaire dans cette période trouble. Il a affirmé sa solidarité au Barreau et rappelé que « la justice ne tolérera aucune violence contre ses membres ».
Dans son communiqué, le parquet lance un appel à l’apaisement et au respect des procédures légales pour préserver l’intégrité de la justice et de la République.
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