5:42 am - 2 juillet, 2025
La dysfonction érectile (DE) se caractérise par l’incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour un rapport sexuel satisfaisant. Fréquente chez les hommes de 20 à 40 ans, elle reste trop souvent taboue. Le Dr Daouda Kanté, chirurgien urologue au CHU d’Ignace Deen, nous éclaire sur les multiples origines de ce trouble.
« La dysfonction érectile, c’est l’impossibilité permanente ou récurrente d’avoir une érection rigide pour une pénétration, ou une éjaculation trop rapide », explique le Dr Kanté, rappelant que chez l’homme guinéen, où la sexualité est perçue comme essentielle, la DE devient un fardeau sérieux. Il souligne d’abord que les troubles psychologiques représentent près de 90 % des cas selon les sexologues, avec un rôle majeur du stress et des tensions relationnelles.
On note des causes organiques tel lesque, les maladies métaboliques comme le diabète, l’hypertension et l’insuffisance rénale, qui endommagent les vaisseaux sanguins et les nerfs nécessaires à l’érection. S’y ajoutent des affections génito‑pelviennes telles que la maladie de La Peyronie ou des effets de traitements ou d’infections. Le priapisme, notamment chez les jeunes drépanocytaire, figure aussi parmi ces causes.
Au-delà des facteurs organiques, les tensions psychologiques et relationnelles pèsent lourd. Dr Kanté note qu’un comportement maladroit dans le couple peut déclencher ou aggraver la DE : « Lorsque l’homme est prêt, mais que… madame décide de se lever pour allerau toilette par exemple, l’érection s’envole et ne revient plus facilement ».
Les chiffres guinéens sont éclairants : sur 187 patients diabétiques suivis au CHU de Conakry selon une étude réalisée par des urologues dont Dr Mamadou Bobo Diallo, 48 % présentaient une DE, avec 54 % de formes sévères, 35 % modérées et 12 % légères.
Les hommes touchés étaient plus âgés, diabétiques depuis plus longtemps, porteurs de complications comme neuropathie sensitive et macroangiopathie, et souvent sous traitement cardiovasculaire. Une baisse de libido était observée chez 28 % d’entre eux, et des troubles de l’éjaculation chez 26 % .
Ces données reflètent une réalité africaine où la DE reste sous-diagnostiquée et altère la qualité de vie selon l’OMS. Un examen clinique systématique, un dialogue ouvert dans le couple «  le premier médicament, c’est dans le lit  », recommande Dr Kanté et une prise en charge médicale sont indispensables. Pour les patients souffrant de diabète ou d’hypertension, un suivi de la fonction sexuelle doit être intégré aux consultations.
La dysfonction érectile, loin d’être un simple trouble psychologique, résulte souvent d’un ensemble complexe de facteurs organiques et relationnels. En Guinée, près d’un patient diabétique sur deux en souffre, souvent à un stade sévère. Détecter tôt, sensibiliser, accompagner psychologiquement et proposer un traitement adapté est primordial.

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