Aboubacar Camara, ministre de l’hydraulique : ‘’Conakry compte près de 60 000 forages d’eau’’

En avril dernier, le Groupe de la Banque mondiale a approuvé un crédit de 200 millions de dollars pour financer le Projet eau et assainissement de Guinée (PEAG). Ce fonds permettra d’améliorer l’accès aux services d’eau potable dans la capitale, renforcer les performances opérationnelles et organisationnelles des institutions en charge de l’eau et de l’assainissement, financer la construction d’infrastructures de production et de distribution d’eau.

Les conseillers nationaux de la transition étaient appelés mercredi à examiner et ratifier ce financement lors d’une plénière à l’hémicycle. Pour le ministre de l’hydraulique, Aboubacar Camara, ‘’ce projet dépasse la technique et les chiffres, il touche au cœur de la dignité humaine : l’accès à l’eau potable’’.

‘’La Guinée, surnommée Château d’eau de l’Afrique occidentale, vit depuis trop longtemps dans un paradoxe cruel. Dans nos villes, y compris à Conakry, des millions de nos compatriotes vivent sans accès régulier à une eau propre et sûre. Nous connaissons tous des scènes quotidiennes de mères parcourant des kilomètres, bassines remplies sur la tête, enfants à leurs côtés, pour ramener quelques litres à domicile. C’est une image de résilience, mais aussi une image que notre génération se doit d’effacer de l’histoire’’, a-t-il ajouté.

Le ministre a rappelé que le PEAG est ‘’l’aboutissement d’une vision portée depuis une décennie. Plusieurs gouvernements se sont succédé, tous conscients de l’urgence, mais freinés par l’ampleur des investissements nécessaires’’,

Insistant sur le caractère vital de l’initiative, il a précisé que ‘’les besoins à Conakry sont estimés à 400 000 m³ d’eau par jour. Malheureusement, la SEG n’en produit que 150 000 m³, ce qui laisse un gap de 250 000 m³. Ce projet apportera 200 000 m³ supplémentaires, mais il restera encore un gap de 50 000 m³ à combler avec d’autres financements’’.

Il a également dénoncé la prolifération incontrôlée des forages à Conakry. ‘’Notre capitale compte un nombre incalculable de forages. À ce jour, on estime à près de 60 000 forages, souvent hors normes, présentant des risques environnementaux graves. Seule la mise en œuvre intégrale du PEAG mettra un terme à cette situation’’, a-t-il insisté

Aboubacar Camara a tenu à rassurer que ‘’l’unité de gestion du projet est presque prête. Elle démarrera en septembre et permettra aux Conakrykas de bénéficier de 200 000 m³ d’eau supplémentaires. Donc, en l’espace de trois ans, on apportera la quantité d’eau supérieure à celle qui a existé depuis l’indépendance. Depuis l’indépendance, on est à 150 000. En trois ans, on va en augmenter à 200 000 m³ d’eau’’.

Aux membres du CNT, il a indiqué, pour conclure, qu’en adoptant cet accord, vous ne ratifiez pas simplement un financement. Vous écrivez une page de l’histoire de l’eau en Guinée : la belle eau, celle qui libérera nos mères et nos sœurs de la corvée quotidienne, qui rendra à chaque foyer la sécurité et la dignité qu’il mérite’’.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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