Tout en prônant la transformation locale des ressources minières, le Premier ministre Bah Oury rappelle que depuis 50 ans, la Guinée fait de l’extraction de la bauxite. Une expérience qui, selon le chef du gouvernement, permettra au pays de franchir une nouvelle étape.
‘’A travers Simandou, il y aura une raffinerie au bout du compte, pour la transformation du fer au niveau national. Mais nous avons une expérience en ce qui concerne la filière de la bauxite. Depuis plus de 50 ans, on fait une extraction minière de la bauxite. La première raffinerie d’alumine en Afrique, c’est en Guinée. À partir des années 1960, avec Friguia. Une nouvelle entreprise a été lancée le mois dernier pour la construction d’une raffinerie’’, indique le Premier ministre.
Et de poursuivre : ‘’Dans le sens de la mise en œuvre de l’instruction présidentielle, les compagnies minières de bauxite doivent nécessairement s’organiser pour la transformation de la bauxite sur place dans sa phase d’alumine et par la suite, dans ses sous-produits et pourquoi pas au niveau de l’aluminium dans un avenir plus ou moins proche’’.
Bah Oury annonce que dans ‘’les prochains jours, des décisions majeures vont intervenir. Jusqu’à présent, l’État n’était qu’actionnaire dans certains secteurs d’extraction minière comme CBG principalement. Nous allons créer une entreprise nationale dont le contour de la géographie du capital n’est pas encore bien défini, mais l’État sera le moteur à la création d’une usine d’aluminium pour nous permettre de transformer la bauxite que nous possédons déjà et les sous-produits afin d’être la locomotive pour amener tous les autres acteurs miniers dans le secteur de la bauxite à emprunter la voie et de mettre en opérationnalisation les instructions présidentielles’’.
Il réitère la ferme détermination des autorités d’œuvrer pour ‘’transformer nos produits miniers sur place. Le secteur de la bauxite va être le secteur prioritaire dans la phase actuelle et nous entendons faire de la bauxite ce que l’Arabie Saoudite a fait du pétrole pour son économie. C’est un challenge, c’est un défi sur nous-mêmes et sur des habitudes qu’il faut changer avec détermination et bien entendu avec intelligence’’.
Pour le moment, fait-il savoir, ‘’nous sommes dans une phase de prospection, mais la volonté est là, elle est claire et nette. Nous avons tout ce qu’il faut, nous avons la ressource de base, le minerai et des installations qui existent qu’on peut utiliser et nous aurons les moyens financiers à travers déjà le minerai qui est là, mais aussi les capitaux qui vont être mobilisés’’.
C’est pourquoi, dit-il, ‘’nous lançons un appel à nos compatriotes qui sont des spécialistes dans ce domaine de se signaler parce que nous aurons besoin des compétences les plus pointues dans le secteur de construction ou de conceptualisation de raffinerie d’alumine et pourquoi pas des autres sous-produits’’.
Il prévient que ‘’la Guinée n’entend plus être un pays où l’économie traditionnelle, c’est une économie de rente. Nous voulons réellement aller dans une phase d’industrialisation et dans des secteurs qui auparavant nous étaient considérés comme étant des secteurs dans lesquels on ne pouvait pas s’imaginer que nous pouvions investir dans ce genre de projets’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
00224 622 98 97 11/boussouriou.bah@visionguinee.info
Lire l’article original ici.
