Près de deux mois après le glissement de terrain meurtrier survenu dans la nuit du 20 au 21 août dans la commune de Manéah, à Coyah, l’ombre de la tragédie continue de planer sur les familles sinistrées, en particulier sur l’avenir scolaire de leurs enfants.
Les chiffres sont éloquents : au nombre d’une centaine, initialement estimée, l’effectif des enfants dont la scolarisation est affectée par la catastrophe est désormais établi à 232, selon un chiffre que tente de vérifier l’Agence Nationale de Gestion des Urgences et Catastrophes Humanitaires (ANGUCH).
Cette situation révèle, si elle est confirmée, la véritable ampleur du défi posé et nécessite un accompagnement urgent et efficace pour la réintégration scolaire de ces enfants.
En attendant, ils sont hébergés avec leurs parents, dans l’enceinte de l’École militaire de Manéah, et restent au cœur des préoccupations de l’ANGUCH.
À la faveur d’une rencontre avec les sinistrés, ce mardi 7 octobre, les responsables de l’agence ont tenté de comprendre ce bilan actualisé.
Alors qu’une première liste faisait état d’une centaine d’enfants à scolariser, les derniers décomptes indiquent qu’ils sont 232 à être, directement concernés par la situation.
La catastrophe, qui a déjà causé, au moins 19 décès et l’ensevelissement d’une vingtaine de maisons, a bouleversé la vie d’une cinquantaine de familles, aujourd’hui prises en charge par l’État, à travers l’Agence Nationale de Gestion des Urgences et Catastrophes Humanitaires à l’École militaire de Manéah.
Face à l’urgence de la rentrée des classes, les discussions avec l’ANGUCH révèlent un fossé entre les besoins des victimes et les contraintes administratives.
Les familles sinistrées ont exprimé un souhait très pragmatique : que l’Agence paie une première tranche des frais de scolarité, directement aux écoles environnantes, puis leur reverse le reste du montant prévu. L’objectif avoué est de disposer d’une somme d’argent pour d’éventuels « dégagements » (déplacements ou autres besoins urgents).
Cependant, cette option se heurte à une réalité des établissements scolaires : une année scolaire entamée est considérée comme consommée, et donc pas de remboursements possibles.
Le Directeur général adjoint de l’ANGUCH, Nicolas Millimono, a tenté d’appeler au calme et à la rigueur, soulignant que les préoccupations de l’État vont au-delà de l’éducation :
« Si vous ne faites pas attention, l’État ne va pas accorder du crédit à vos préoccupations qui ne se situent pas qu’au niveau de la scolarisation de vos enfants. Certains ont perdu des parents. Aucun accompagnement ne pourra rétablir ces âmes perdues. D’autres ont perdu des maisons ou d’autres biens », a-t-il évalué.
Pour certaines victimes, la question de l’éducation est indissociable de celle du logement. Docteure Madeleine Ouamouno, sinistrée, a clairement indiqué que l’inscription des enfants devrait intervenir après que les sinistrés aient été relogés dans une maison digne du nom, selon ses mots.
Pour elle, retrouver un foyer stable est la première étape, qu’elle considère comme essentielle, pour pouvoir ensuite choisir sereinement l’école de ses enfants et rétablir la normalité.
En attendant que la procédure se poursuive et qu’une solution soit trouvée pour la prise en charge des frais, l’avenir des enfants des sinistrés du glissement de Manéah, reste en suspens, témoignant des défis complexes qui suivent une catastrophe humanitaire, où l’urgence de la survie croise celle de la reconstruction psychologique et sociale.
Toutefois, il y a lieu de rappeler que certains enfants dont les noms sont consignés dans le registre, sont présentés comme étant élèves des écoles de Sonfonia, Hamdallaye et Donka, entre autres. Or, la mesure de l’ANGUCH ne concerne que les élèves de Manéah.
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