Les usagers de la route Mamou-Dalaba-Labé vivent un calvaire depuis 72 heures maintenant. Camions, citernes, voitures de transport de personnes, tous sont bloqués.
Joint au téléphone par VisionGuinée, Djibril Diallo, président de l’Organisation syndicale des transporteurs de la CEDEAO et président du Conseil national des transporteurs, évoque le calvaire vécu par les commerçants bloqués sur cet axe routier depuis trois jours.
Il interpelle les autorités guinéennes, notamment le ministère des Transports et celui des Travaux publics.
‘’C’est un calvaire, les camions sont alignés sur 13 kilomètres. Ils sont bloqués de gauche à droite, je vous parle en toute certitude. Certains camions ont quitté Conakry il y a trois ou quatre jours, notamment ceux transportant des produits vivriers. Les denrées sont déjà pourries. C’est une perte énorme pour les femmes commerçantes. Une situation très difficile pour les chauffeurs depuis un moment’’, a-t-il expliqué.
M. Diallo prévient que si rien n’est fait, l’économie en pâtira gravement, affectant agriculteurs et commerçantes. ‘’C’est l’économie qui va en pâtir. Les commerçantes qui achètent des vivres à crédit vont tout perdre. Elles ne pourront pas rembourser les agriculteurs. Si on n’y prend pas garde, une pénurie de produits agricoles est à craindre’’, a ajouté notre interlocuteur.
Il affirme que cette situation pourrait provoquer des pénuries de produits vivriers à Conakry et une rupture de carburant entre Dalaba et Labé. ‘’Il y aura une pénurie au marché de Matoto et dans d’autres marchés de Conakry. Pire, le carburant viendra à manquer, car les citernes sont bloquées’’, a-t-il déclaré.
Pour quitter les lieux, M. Diallo a dû dépenser 100 000 francs guinéens en empruntant une moto.
‘’J’ai laissé ma voiture sur place, avec mes bagages. C’est risqué. Quand il pleut, la route glisse. Les gens doivent rester prudents et disciplinés. Sans discipline, même une route dégagée ne résoudra rien’’, a-t-il souligné.
S’adressant aux ministres des Transports et des Travaux publics, il ajoute : ‘’J’aimerais qu’un accord soit trouvé pour débloquer cette situation. Sinon, c’est un vrai calvaire en cette saison hivernale.’’
Sur place, Mamadou Dian Diallo, un chauffeur de camion bloqué depuis dimanche matin, dénonce les conditions difficiles. ‘’Aucun camion ne peut passer. Pour manger, nous devons aller jusqu’à Bouliwel en payant cher un taximotard’’, a-t-il dit.
Il demande à l’État de ‘’nous secourir. C’est ici que nous gagnons de quoi subvenir à nos familles. Avec la rentrée scolaire proche, nos enfants doivent pouvoir étudier.’’
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.info
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