Après plusieurs mois d’arrêt lié à une tentative de cession d’actions, Bel Air Mining a repris ses activités en Guinée depuis août 2025. Dans cet entretien accordé à Guineenews, Amara Somparé, le Directeur général de la société, revient sur les causes de cette suspension, ses conséquences économiques, les défis de la relance et les engagements pris vis-à -vis des communautés locales.
 Guineenews : Bel Air Mining a arrêté ses activités pendant un bon moment. Peut-on en connaître les raisons de cet arrêt ?
Amara Somparé : En fait, la raison principale qui a mené à l’arrêt des opérations au cours du mois de mars de cette année était essentiellement due à des problèmes internes. L’actionnaire majoritaire de Bel Air Mining (BAM) voulait céder ses parts à une société indienne qui voulait racheter ses actions au sein de Bel Air Mining.
Pendant cette période de transaction, les activités ont été fortement ralenties et à un moment donné, elles ont même été complètement arrêtées. Mais aujourd’hui, cette transaction malheureusement n’a pas abouti et l’actionnaire majoritaire Orion a repris les opérations à son compte. C’est la raison pour laquelle depuis le mois d’août, nous avons redémarré la production et les activités ont repris sur le site.
Guineenews : Quelles sont les conséquences de cet arrêt sur les chiffres d’affaires de Bel Air Mining et de Fisc guinéen ?
Amara Somparé : Pour l’instant, nous n’avons pas évalué globalement l’impact sur les chiffres d’affaires. Nous le saurons peut-être en fin d’exercice. Mais c’est sûr que nous avons très peu produit au cours de l’année 2025. Cela va forcément affecter les chiffres d’affaires et bien entendu la part des impôts et taxes que nous devons à l’État. Mais nous aurons une situation beaucoup plus précise lors de l’arrêt des comptes en fin d’année.
Guineenews : Ces derniers mois, plusieurs sociétés se sont vu retirer leurs permis. N’avez-vous pas peur pour votre société ?
Amara Somparé : Je ne pourrais pas faire de commentaire sur ce point-là , parce que c’est une mesure gouvernementale. Nous faisons en sorte de respecter au mieux les exigences fixées par les lois internes et nous essayons de nous tenir le maximum possible conformes au code minier et aux lois qui régissent notre activité. C’est tout ce que nous pouvons faire. Respecter la loi, se conformer aux règles et procédures.
Guineenews : La reprise des activités de Bel Air Mining après un long arrêt ne va pas sans difficultés. Peut-on savoir les vôtres à l’heure actuelle, après un long arrêt ?
Amara Somparé : Les difficultés inhérentes à la reprise des activités après un long arrêt, comme vous l’avez dit, c’est déjà la révision du parc technique, parce que beaucoup de machines, lorsqu’elles restent arrêtées, doivent faire l’objet de révision, de réparation, d’entretien.
Mais nous avons aujourd’hui heureusement passé ce cap-là , puisque je vous ai dit que la production a redémarré. Il y a aussi la remobilisation des effectifs qui étaient un peu rentrés chez eux, qu’on avait mis plus ou moins en repos technique. Mais aujourd’hui, comme depuis le mois d’août, nous avons repris les activités, je pense que tout est rentré dans l’ordre sur le site et la production a repris son rythme normal. Parce que nous travaillons, les trois sites sont opérationnels. Il faut préciser que pendant toute la période d’arrêt, le salaire des travailleurs a été régulièrement payé, sans interruption.
Guineenws : N’y a-t-il pas un aspect particulier sur lequel vous souhaiteriez vous exprimer ?
Amara Somparé : Ce qui est le plus important, c’est de rassurer les communautés environnantes de la mine. Parce que vous savez que conformément à la loi sur le contenu local, nous employons énormément de personnes dans les communautés.
Donc les mesures dont je vous ai fait cas, ne visent aucunement les communautés environnantes du projet. Ce sont des mesures disciplinaires entre employeurs et employés. Et toute personne aujourd’hui qui fera l’objet de sanctions, voire de licenciements, si c’est un travailleur de la communauté, la direction veillera à ce que l’employé qui sera recruté pour le remplacer soit issu de cette même communauté.
Cette année, il n’y aura pas d’impact sur le contenu local au niveau des communautés environnantes. Mais nous voulons faire le tri entre les bons éléments et les mauvais éléments. Quand un travailleur ne se comporte pas bien, on est obligé de prendre des mesures à son encombre. Nous sommes ouverts à recruter toute personne qui est motivée, qui est prête à respecter les règles et les procédures de BAM et à se conformer au code du travail.
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