Conakry, la capitale guinéenne est, cette semaine, le théâtre d’un événement stratégique pour la sécurité maritime en Afrique de l’Ouest et du Centre. Du 6 au 10 octobre 2025, Conakry abrite la 15ᵉ réunion du Comité de contrôle des navires par l’État du port (Port State Control Committee) dans le cadre du Mémorandum d’Abuja.
Organisée par le ministère des Transports, à travers l’Agence de Navigation Maritime (ANAM), cette rencontre internationale réunit les représentants de 22 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre autour des enjeux liés à la sécurité maritime, à la protection de l’environnement marin et à la sûreté des opérations portuaires.
L’objectif de cette réunion est d’harmoniser les procédures et les pratiques de contrôle des navires dans la région afin de réduire les activités maritimes non conformes aux normes internationales. Elle vise également à renforcer la sécurité des navires, à préserver l’environnement marin contre la pollution et à améliorer les conditions de vie et de travail des équipages.
« Nous enregistrons chaque année environ 1 000 navires miniers à destination de l’Asie et près de 900 bateaux commerciaux qui accostent en Guinée. Avec la mise en service du port de Morebaya, notre capacité d’accueil sera multipliée par quatre, soit plus de 10 navires par jour. Notre pays, qui compte une vingtaine de ports en activité, attache donc une importance particulière à la mise en œuvre des recommandations du Mémorandum d’Abuja », a déclaré Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Transports et porte-parole du gouvernement, lors d’une récente visite à Conakry du secrétaire général du MoU d’Abuja.
Signé le 22 octobre 1999 à Abuja (Nigeria) sous la supervision de l’Organisation maritime internationale (OMI), le Mémorandum d’Abuja est un accord juridique régional entre les États d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il établit un cadre de coopération pour le contrôle des navires par l’État du port.
Seize pays en sont signataires : le Bénin, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Gambie, le Ghana, le Congo, le Liberia, la Mauritanie, la Namibie, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone, l’Afrique du Sud, le Togo et la Guinée.
Prenant la parole, Mariam Fofana, représentante du ministre gambien des Transports et présidente du MoU d’Abuja, a rappelé que son pays a assuré la présidence du mémorandum durant quatre années : « le ministre a travaillé en étroite collaboration avec le secrétariat. Vous savez, la Gambie est un petit pays, mais très dynamique sur le plan maritime, car nous sommes pratiquement comme une île. Toute activité liée à ce secteur revêt une importance capitale pour nous », a-t-elle déclaré.
De son côté, Sory Camara, Directeur général de l’ANAM, a exprimé sa gratitude au président de la République, le général Mamadi Doumbouya, au Premier ministre et au ministre des Transports pour avoir permis à la Guinée d’accueillir, pour la première fois, cette 15ᵉ réunion du Comité du Mémorandum d’Abuja : « cela témoigne de leur engagement en faveur de la refondation de l’État », a-t-il souligné.
Dans son discours d’ouverture, Mohamed Bakayoko, secrétaire général du ministère des Transports, a estimé que la présence à Conakry de nombreuses délégations de haut niveau, illustre la crédibilité retrouvée de la Guinée sur la scène internationale, fruit de la politique d’ouverture et d’intégration africaine menée par le chef de l’État et son gouvernement.
« Cette 15ᵉ réunion du MoU d’Abuja se tient dans un contexte marqué par de nombreux défis liés à la sécurité de la navigation, à la lutte contre la pollution marine, aux conditions de vie du personnel à bord et, plus largement, à la contribution du secteur maritime à nos économies », a-t-il expliqué.
Le secrétaire général a enfin insisté sur la nécessité d’intégrer le contrôle des navires par l’état du port dans les politiques nationales de développement maritime : « c’est autour de cette priorité que vont s’articuler nos travaux durant ces quatre jours. Les différents points inscrits à l’ordre du jour visent à renforcer le régime de contrôle des navires, à consolider la coopération avec l’Organisation maritime internationale, l’Organisation internationale du travail et les autres mémorandums d’entente », a-t-il conclu.
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