À l’occasion de la Semaine nationale de l’indépendance, placée cette année sous le thème « S’inspirer du passé pour construire le futur ensemble : la souveraineté économique », le ministère de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises a réuni ce mercredi 1er octobre 2025, à Conakry, les principaux acteurs du secteur privé autour d’un forum dédié à leur rôle dans la transformation économique du pays.
Objectif : faire du partenariat public-privé un levier central de la vision Simandou 2040 et de l’indépendance économique.
Ouvrant les travaux, la ministre Diaka Sidibé a rappelé que l’État fixe le cap, mais que « ce sont les entreprises, les PME et les investisseurs qui donnent vie à la vision d’une Guinée économiquement souveraine ». Elle a souligné l’engagement du président, le Général Mamadi Doumbouya, et du Premier ministre Amadou Oury Bah, à créer un environnement attractif pour les investissements et le développement local des chaînes de valeur.
La cheffe du département a aussi mis en avant le programme Simandou 2040, présenté comme la colonne vertébrale du développement socio-économique. Cinq axes structurent cette vision : agriculture et industrie alimentaire, éducation, infrastructures et technologies, finance, ainsi que santé. « Transformer nos ressources en richesses durables et créer des emplois accessibles à tous suppose une alliance forte entre l’État et le secteur privé », a-t-elle insisté.
Le président de la Confédération générale des entreprises de Guinée (CGE-GUI), Ansoumane Kaba, a appuyé cette orientation en rappelant que la souveraineté économique « n’est pas un slogan mais une dynamique d’action ». Il a dénoncé la dépendance aux exportations de matières brutes, alors que « plus de 50 % des ressources naturelles de la sous-région sont transformées hors du continent ». Selon lui, la loi sur le contenu local et la capacité à créer des champions nationaux doivent devenir des outils concrets pour retenir la valeur sur le territoire.
Il a également mis en exergue le poids du privé dans le financement du projet Simandou 2040, estimé à 200 milliards de dollars, dont 40 % attendus du secteur privé. « Nous devons saisir cette opportunité historique pour former nos jeunes, développer la transformation locale et créer les conditions d’un marché dynamique », a-t-il plaidé.
Prenant la parole au nom du gouvernement, le ministre du Budget, Facinet Sylla, a replacé ce forum dans le cadre des 67 ans d’indépendance de la Guinée. Il a rappelé que « l’indépendance politique reste inachevée sans souveraineté économique » et mis en avant les réformes engagées depuis 2021 : stabilité politique, attractivité accrue pour les investissements directs étrangers, progression des recettes fiscales (+139 % en quatre ans), digitalisation des paiements douaniers et fiscaux, et modernisation du cadre des affaires.
Facinet Sylla a également interpellé les opérateurs économiques sur deux enjeux clés liés au projet Simandou : l’absorption de plus de 55 000 travailleurs formés sur le chantier et la réutilisation des équipements industriels désormais propriété de l’État. « Si le secteur privé ne s’en saisit pas, nous perdrons une opportunité majeure », a-t-il averti.
Le ministre a aussi insisté sur la nécessité d’investir dans la transformation locale, de renforcer les partenariats stratégiques et de créer de la valeur au-delà de l’exportation des matières premières. « La souveraineté économique est une responsabilité partagée. L’État trace le cadre, mais le secteur privé est le moteur », a-t-il conclu avant de déclarer les travaux ouverts.
Après les discours, sept ateliers thématiques ont été animés par des membres du gouvernement et autres figures importantes du pays sur les mines, les finances, l’industrie, l’agriculture, le commerce, le numérique, la fiscalité et les investissements. Au-delà des célébrations, ce forum a tenté de poser les bases d’un nouveau pacte entre l’État et le secteur privé.
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