Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MESRI) a procédé, ce lundi 4 août 2025, au lancement officiel d’un programme national de formation doctorale exclusivement destiné aux femmes enseignantes-chercheures et chercheures en Guinée.
Baptisé « 250 PhD des femmes enseignantes-chercheures et chercheures », ce projet ambitieux s’inscrit dans une dynamique de promotion de l’équité de genre au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Portée par le Service Genre et Équité (SGE) du ministère, cette initiative s’appuie sur un réseau de partenariats nationaux et internationaux, et s’étendra jusqu’en 2035. Objectif : renforcer significativement la présence féminine dans les secteurs stratégiques de la recherche, de l’innovation et des technologies, où les femmes restent largement sous-représentées.
La cérémonie de lancement, organisée sous l’égide du président Mamadi Doumbouya, a réuni plusieurs membres du gouvernement, dont des ministres en fonction, d’anciennes ministres ainsi que l’ensemble du personnel du MESRI.
Une réponse aux inégalités persistantes
Prenant la parole, Bintoubhè Kaba, cheffe du Service Genre et Équité au MESRI, a souligné les enjeux de ce programme :
« Le programme des 250 docteures vise à renforcer la recherche, l’innovation et la formation pour transformer notre système éducatif et répondre aux défis du XXIe siècle. L’éducation et la recherche sont des piliers du développement durable. Nous devons continuer à investir, innover et collaborer pour faire de cette ambition une réalité bénéfique pour toute la société. »
Elle a par ailleurs alerté sur la faible représentation des femmes titulaires d’un doctorat dans le système universitaire guinéen :
« Selon les données du Bureau des Statistiques et de la Documentation (BSD) du ministère, la proportion d’enseignantes-chercheures détentrices d’un doctorat est passée de 4 % en 2020 à seulement 2 % en 2024-2025. La participation des femmes dans la recherche demeure extrêmement faible, à peine 0,1 %. Cette situation nuit à la crédibilité de notre système et freine l’émergence de perspectives diversifiées, pourtant essentielles à l’innovation. »
Le programme prévoit donc un accompagnement ciblé de 250 femmes doctorantes à travers des dispositifs de formation, de suivi, de financement et de mentorat. Une invitation est lancée aux femmes cadres, enseignantes et étudiantes à saisir cette opportunité historique pour renforcer leur leadership scientifique.
Un levier de transformation durable
De son côté, Fanta Touré, cheffe de cabinet du MESRI, a salué une initiative à fort impact structurel :
« Ce programme ouvre des perspectives concrètes aux talents féminins, souvent freinés par des barrières structurelles et socioculturelles. En misant sur l’encadrement, le mentorat et les partenariats internationaux, nous souhaitons en faire un levier de changement durable. »
Elle a conclu en affirmant que ce projet incarne une révolution scientifique et sociale :
« En formant 250 femmes docteures d’ici 2035, nous bâtissons un futur plus inclusif et posons les bases d’un moteur de transformation scientifique, sociale et économique pour la Guinée. »
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