7:42 am - 8 juillet, 2025

Début juin, le Président de la chambre d’instruction de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a rendu une ordonnance de non-lieu en sa faveur « Vu les dispositions de l’article 284 du Code de procédure pénale; Disons n’y avoir lieu à suivre en l’état contre Moussa Magassouba [l’ancien ministre des Mines et de la Géologie] et Yakouba KOUROUMA des chefs de corruption d’agents publics, de Concussion et d’Abus de fonction », lit-on dans l’ordonnance du juge Robert OUENDENO.

Dans son ordonnance, le juge d’instruction a estimé qu’il ne résultait pas de l’information des charges suffisantes prouvant que Moussa MAGASSOUBA et Yakouba KOUROUMA ont, courant 2023, en leur qualité d’agents publics, sollicité ou accepté directement ou indirectement la somme de 2 000 000 de dollars pour eux-mêmes, afin d’autoriser ou de s’abstenir d’autoriser l’exploitation de la carrière de schiste de Linsan.

Un engagement verbal au nom de l’État et non à titre personnel

Le juge est également arrivé à la conclusion que Yakouba KOUROUMA et son co-inculpé n’ont jamais perçu ou reçu la somme 2 000 000 de dollars de la société CIMAF.

En revanche, il ressort des explications et des pièces versées au dossier que l’ancien ministre et son conseiller économique et fiscal ont agi dans le sens de protéger les intérêts de l’Etat guinéen. De fait, lors de l’instruction du dossier, Yakouba KOUROUMA a déclaré aux juges qu’il avait été chargé, courant mai 2023,  par son ministre de répondre à un courrier de CIMAF avec laquelle un engagement verbal avait été obtenu pour le paiement en faveur de l’Etat guinéen d’une somme de 2 000 000 de dollars. A défaut de quoi, la société devait construire une mosquée ou un hôpital moderne en faveur des populations de Linsan. Dans la réponse à CIMAF, il devait tout simplement rappeler au nouveau directeur général de CIMAF le respect des engagements pris par son prédécesseur pour le paiement des 2 000 000 de dollars.

Des témoignages de CIMAF confirment la version des prévenus

Les propos de Yakouba KOUROUMA et de son ancien ministre ont été confirmés par le directeur général de CIMAF, Ayoub Arrab. Le Marocain a surtout insisté sur le fait qu’au cours de leurs entretiens, le conseiller économique et fiscal a toujours demandé le paiement des 2 000 000 de dollars au nom de l’Etat guinéen et non à son nom personnel.

Une délation fortuite d’un cadre du ministère à la base des ennuis de l’ancien ministre et de son conseiller

Il est ressorti des explications que c’est pendant les formalités d’enregistrement du courrier réponse au sein du ministère qu’un cadre du département l’a envoyé au directeur exécutif de l’Agence nationale de lutte contre la corruption. Monsieur KOUROUMA a été aussitôt convoqué par les enquêteurs de l’Agence pour être entendu. Et pendant qu’on l’entendait, le courrier était déjà sur les réseaux sociaux, faisant l’objet de toute sorte d’interprétation.

Mais devant la CRIEF, tout a été prouvé que cette affaire révélée courant mai 2023, était en cours de discussion entre le ministère et la société CIMAF pour donner suite aux engagements dans le cadre de l’exploitation de la carrière de schiste de Linsan, avant d’être amplifié par une fuite interne et des spéculations médiatiques.

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