Mettant en cause le mode d’élection du président américain Donald Trump et sa politique étrangère, au cours des Journées de la planification et de la coopération à Conakry, l’ancien ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Hubert Védrine, a été recadré par le patron de la diplomatie guinéenne, qui assure que la Guinée ne peut pas servir de tribune anti-Trump.
‘’L’histoire politique de notre pays rappelle que, lorsque nous nous sommes arrachés à la colonisation, nous avons été classés au ban des nations, nos rails ont été sabotés, nos billets de banque ont été poinçonnés, l’éducation a été sabotée, l’économie a été injectée de faux billets pour faire agenouiller notre pays. Mais un peuple déterminé ne s’agenouille pas. La Guinée ne l’a pas fait’’, réagit le ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des guinéens établis à l’étranger.
Et de poursuivre : ‘’Quand nous étions dans cette situation difficile, quels sont les peuples qui sont venus aider la Guinée ? C’est le peuple américain, le peuple chinois, le peuple soviétique d’alors, j’en passe. Ce sont eux qui sont venus aider la Guinée. La Guinée n’oublie pas, elle n’est pas ingrate. Donc, la Guinée n’a pas organisé une tribune anti-Trump ou anti-américaine. Ça doit être clair’’.
À l’ex-ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française, qui accuse le président américain de prôner des conflits à travers le monde, le patron de la diplomatie guinéenne rétorque : ‘’Dans les guerres dont nous parlons, la position du président de la République est claire : notre pays, connaissant les affres de la guerre, puisque notre président est un militaire pur et dur, demande à la Guinée de s’impliquer pour que tous les foyers de tension soient éteints, pour que le monde vive en paix, en sécurité, pour le développement, pour le bien-être économique, social et politique ; la paix, le respect des autres peuples, des autres gouvernements’’.
Il rappelle que ‘’l’Amérique, il y a un an, était encore l’amie de beaucoup de pays, elle était adoubée. Heureusement, la Guinée n’a pas changé de position. Nous sommes restés sur la ligne tracée par le chef de l’État. Si nous avions suivi ce mouvement, où serions-nous aujourd’hui ? Après un an, tout ce qu’on venait défendre dans nos bureaux diplomatiques, tout a changé. Ceux qu’on venait défendre sont devenus des ennemis. La Guinée ne rentre pas dans ce jeu’’.
‘’La Guinée est un pays constant. Elle sait d’où elle vient, elle sait ce qu’elle a subi, elle sait ce qu’elle a choisi. Et encore une fois, tous les pays du monde, comme l’a dit le chef de l’État, sont les bienvenus ici. Et quand ils sont ici, ils sont protégés et respectés’’, insiste Dr Kouyaté, avant de demander que ‘’cela soit la base diplomatique’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
00224 622 98 97 11/boussouriou.bah@visionguinee.info
Lire l’article original ici.