11:43 pm - 7 octobre, 2025

CONAKRY – Quatre ans après la chute de son régime, l’ancien président Alpha Condé, a reconnu pour la première fois, les manquements et les torts de sa gouvernance. L’ex-chef de l’État a présenté ses condoléances et demandé pardon aux victimes de son régime, au nom de l’État guinéen qu’il ne dirige plus depuis le 5 septembre 2021. Mais alors que certains proches de victimes réclament avant tout justice et dénoncent un « pardon hypocrite », le camp de l’ancien parti au pouvoir, prend la défense de son champion.

Pour Aboubacar Demba Dansoko, ancien membre du Conseil national de la transition (CNT) de 2010 et membre du bureau politique national du RPG Arc-en-ciel, le professeur Alpha Condé fait preuve d’une grande sagesse. « Il s’agit d’un devoir patriotique, teinté d’un sens de responsabilité élevé », a-t-il déclaré, au téléphone d’un journaliste d’Africaguinee.com qui l’a joint ce mardi 7 octobre 2025.

Durant les onze années de sa gouvernance (2010-2021), Alpha Condé a été régulièrement accusé de violations des droits de l’homme. Pour certains proches des victimes, la récente demande de pardon de l’ex-chef de l’État manque de sincérité. Aboubacar Demba Dansoko n’est pas de cet avis.

« Avec le recul qu’il a depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, il réalise que sa gestion de l’État pendant les onze années n’a pas été parfaite, ce qui se conçoit clairement. Il présente donc humblement des excuses aux victimes et demande pardon », a soutenu ce responsable du RPG arc-en-ciel. Selon lui, ce n’est pas un mea culpa, mais un sens de responsabilité par principe.

Pour ce cadre du parti d’Alpha Condé, au lieu de « faire des analyses de travers », les Guinéens devraient plutôt accueillir ces excuses comme un acte de bonne foi.

« Le président Alpha Condé n’est pas celui qui a fait du mal de sa main aux victimes, contrairement à ce que certaines opinions ont eu tendance à faire croire. Il y a eu des manquements dont la responsabilité pénale n’a pas été élucidée, faute de temps. C’est de cela qu’il s’agit », a ajouté M. Dansoko.

Pour lui, le pardon est l’expression d’une élévation. « Demander pardon est un acte de sagesse, même lorsqu’il n’est pas posé pour soi-même. Que ce soit au début, au milieu ou tard, demander pardon reste toujours une bonne chose. Il n’y a pas de pardon tardif », a-t-il poursuivi.

Pour M. Demba Dansoko, les victimes en particulier, doivent entendre cette demande de pardon d’une bonne oreille, en tant qu’humains, en tant qu’Africains et en tant que Guinéens.

En posant cet acte, le professeur Alpha Condé a, de facto, pris la responsabilité d’ouvrir la voie à une véritable réconciliation nationale. À toutes les victimes, de quelque bord que ce soit, sachons que seul le pardon libère l’homme du poids de la haine. Ouvrons nos cœurs, regardons l’avenir sans oublier le passé, avançons positivement. C’est la leçon qu’on peut tirer du message du président Alpha Condé », a-t-il conclu.

Selon Amnesty International, dans un de ses rapports publié près de deux semaines avant l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, la répression des manifestations en Guinée — notamment celles contre la réforme constitutionnelle permettant au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat — a causé la mort d’au moins 50 personnes en moins d’un an.

À suivre !

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com


Créé le 7 octobre 2025 19:29

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