A travers un décret lu sur les antennes de la télévision nationale le samedi 14 juin 2025, le général Mamadi Doumbouya, président de la transition, a procédé à la création d’une Direction générale des élections (DGE).
Une décision qui ne laisse pas indifférents les acteurs politiques. C’est notamment le cas de Rafiou Sow, président du Parti du renouveau et du progrès (PRP) et allié de Cellou Dalein Diallo.
Dans un entretien accordé à VisionGuinee, il accuse les autorités de la transition de vouloir militariser les prochaines élections.
‘’Depuis le début de la transition, nous réclamons un cadre de dialogue sincère et inclusif, comme le stipule la charte de la transition. Mais nous constatons que les autorités sont dans l’esprit de conquérir le pouvoir. C’est la preuve qu’elles militarisent les prochaines élections pour imposer Mamadi Doumbouya à la tête du pays. Ce qui est totalement contraire à la charte. Cet organe-là, nous ne le reconnaissons pas. Nous réclamons un vrai dialogue’’, a-t-il déclaré.
Il prévient la junte que des élections précipitées pourraient mener au chaos. ‘’Tout le monde peut critiquer ces élections. Ça ne sert à rien d’aller vers un scrutin qui va conduire à un chaos. J’attire l’attention des autorités, parce qu’on ne peut nous imposer quoi que ce soit. Le général avait promis qu’on discuterait ensemble de la Constitution. Nous attendons toujours. Mais vouloir organiser des élections sans nous consulter, c’est nous imposer un diktat. Nous exigeons un cadre de dialogue rapidement pour discuter des conditions des prochaines élections’’, a martelé M. Sow.
Il exhorte les acteurs politiques à ne pas légitimer un processus qu’ils ne reconnaissent pas : ‘’Nous ne pouvons pas participer à des élections dont nous ignorons les règles. Il y a eu des précédents. Nous ne permettrons pas qu’on organise des élections sans nous. Nous demandons aux autorités, notamment au général Mamadi Doumbouya, d’accepter de s’asseoir avec nous, d’écouter notre avis et de prendre des décisions ensemble, dans l’intérêt national et international. Nous voulons une organisation électorale indépendante de l’administration, car aujourd’hui, l’administration guinéenne est le premier parti politique qui viole la charte de la transition. Nous dénonçons cela fermement’’, a-t-il dit.
Il persiste et signe que ‘’nous n’acceptons pas de brader nos droits et libertés. Sous Alpha Condé, avec le 3ème mandat, les Guinéens se sont mobilisés. Aujourd’hui, ils doivent faire la même chose et dire au général Mamadi Doumbouya de respecter ses engagements, ouvrir le dialogue pour qu’on discute ensemble de l’avenir du pays’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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