Interrogé par Christophe Boisbouvier de RFI sur la contestation de son leadership au sein de l’UFDG par Ousmane Gaoual Diallo, actuel ministre porte-parole du gouvernement, membre exclu du parti, Cellou Dalein Diallo écarte toute crainte d’être mis en minorité lors d’un prochain congrès.
‘’Il n’y a aucun risque que je sois mis en minorité dans le parti. Le monsieur dont vous parlez, le porte-parole du gouvernement, était de mon parti. Il a abandonné son poste depuis qu’il a été libéré de prison au temps d’Alpha Condé. Et naturellement, il est membre du gouvernement, il est porte-parole, il doit défendre toutes les pratiques, y compris les plus mauvaises, de la junte’’, a-t-il déclaré.
L’ancien Premier ministre affirme qu’Ousmane Gaoual Diallo s’est “mis en porte-à-faux avec la ligne du parti”.
‘’L’UFDG condamne les violations des droits humains. Nous avons dénoncé les disparitions forcées, les morts suspectes en détention, l’assassinat impuni de jeunes manifestants, ainsi que la fermeture des radios. Et lui, il justifie cela. Il était donc en totale contradiction avec la ligne du parti. Il ne pouvait pas se réclamer du parti tout en soutenant ces violations massives et récurrentes des droits humains. Il y a des règles dans le parti’’, a martelé Dalein au micro de nos confrères.
Le 28 juin dernier, le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, le général Kalil Condé, a ordonné la suspension du congrès du parti et la réintégration d’Ousmane Gaoual Diallo dans les rangs de l’UFDG.
‘’Vous voyez les contradictions entre la justice, qui est au service de la junte, et le ministère de l’administration du territoire, qui est un département ministériel. La justice nous autorise à organiser notre congrès. Le ministre de l’administration du territoire dit non. Or, nous avons fait appel de cette décision, qui doit être réexaminée au niveau de la cour d’appel. Mais en attendant, la justice nous autorise à faire notre congrès et le ministre dit : ‘Non, hors de question, il ne faut pas le faire’. Qu’est-ce qu’il fallait faire ? Nous étions embarrassés’’, a-t-il déploré.
Pourtant, a rappelé l’ancien Premier ministre, ‘’dans la hiérarchie des normes, la décision de justice s’impose sur la décision administrative. Mais comme, actuellement, nous ne voulons pas gaspiller nos forces dans des oppositions sans portée importante, car de nombreuses échéances nous attendent, nous nous sommes inclinés. Nous avons dit : ‘Bon, on attend’. De toute façon, nous n’avons pas de problème’’.
Il se dit convaincu que ‘’la population et les militants du parti sont derrière leur leader et derrière la direction nationale. Aujourd’hui, c’est l’UFDG qui se tient debout pour dire non’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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