La Guinée a célébré, ce jeudi 2 octobre 2025, le 67ᵉ anniversaire de son indépendance, conquise le 2 octobre 1958 sous la conduite du président Ahmed Sékou Touré. Placée sous le thème « S’inspirer du passé pour construire l’avenir », la commémoration a mis en avant un enjeu central : la souveraineté économique.
À la Place des Martyrs de Kaloum, plusieurs membres du gouvernement ont livré leurs témoignages, évoquant à la fois les défis et les perspectives liés à leurs départements respectifs.
Mines et capital humain : « Aller au-delà de la bauxite »
Le ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, a rappelé que l’indépendance politique n’a de sens que si elle s’accompagne d’une indépendance économique. Parmi les projets phares qu’il a cités figurent :
- la réception de quatre locomotives pour le projet Simandou, évalué à 20 milliards de dollars ;
- le lancement de la première raffinerie d’alumine du pays, le 26 mars 2025 ;
- le programme Simandou Académie, qui prévoit d’affecter 20 % des impôts et taxes issus du Corridor Transguinéen (CTG) au financement, sur 35 ans, de bourses d’excellence pour les jeunes talents guinéens.
« La Guinée est aujourd’hui le premier exportateur mondial de bauxite. Mais nous voulons aller plus loin, devenir un grand exportateur d’alumine et d’aluminium », a-t-il souligné.
Travail et fonction publique : « Le socle reste le capital humain »
Pour Faya François Bourouno, ministre du Travail et de la Fonction publique, la souveraineté économique repose avant tout sur la valorisation des compétences nationales.
« Nos devanciers avaient choisi une devise fondée sur le travail, la solidarité et la justice. Cela reste le socle de la souveraineté économique que nous voulons bâtir », a-t-il déclaré, insistant sur la formation, la productivité et le soutien aux travailleurs.
Télécommunications : « La souveraineté numérique, un pilier stratégique »
La ministre des Postes, Télécommunications et de l’Économie numérique, Rose Pola Pricemou, a mis l’accent sur l’importance du numérique dans la construction d’une indépendance durable.
Elle a rappelé que la Guinée dispose désormais de son propre cyberespace et gère son extension nationale .gn, grâce à un centre de données certifié Tier 3.
« C’est une fierté de dire aujourd’hui que nos données sont maîtrisées et sécurisées sur tout le territoire », a-t-elle affirmé.
Économie et finances : « Une croissance à partager »
Le ministre de l’Économie et des Finances, Mourana Soumah, a, de son côté, salué les efforts du chef de l’État pour jeter les bases d’une économie émergente. Parmi les avancées qu’il a mises en avant :
- un taux de scolarisation avoisinant 98 % ;
- des progrès notables vers la couverture sanitaire universelle ;
- la volonté affichée de redistribuer équitablement les fruits de la croissance.
Industrie : « Une Guinée prête à conquérir les marchés »
Enfin, la ministre de l’Industrie, Dre Diaka Sidibé, a rappelé les réformes entreprises depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir, notamment :
- l’adoption d’une loi sur le contenu local ;
- la mise en place d’une politique nationale de développement industriel ;
- la création de deux fonds d’appui aux PME et d’un fonds de garantie pour les prêts.
Elle a aussi salué la récente notation souveraine B+ avec perspective stable, considérée comme un signal positif pour les investisseurs.
« Les entreprises guinéennes doivent profiter de cette dynamique pour conquérir le marché national », a-t-elle exhorté.
Une indépendance à parachever
En mettant en avant la valorisation des ressources naturelles, le développement du capital humain, la modernisation de l’industrie et l’essor du numérique, les responsables guinéens ont voulu donner un contenu concret au thème de cette 67ᵉ célébration. Un message qui résonne comme un appel à transformer l’indépendance politique conquise en 1958 en une véritable indépendance économique.
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