L’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo a fustigé, ce lundi 30 juin, ce qu’il qualifie d’immixtion illégale du ministre de l’Administration du territoire dans le règlement d’un litige interne de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG). Il affirme que sa formation politique a toujours respecté ses textes fondateurs et la Charte des partis.
Depuis Abidjan, Dalein s’est insurgé contre la demande faite à l’UFDG par le général Ibrahima Kalil Condé d’engager un dialogue avec le Mouvement des Réformateurs (MR-UFDG).
‘’En ordonnant à l’UFDG d’engager un dialogue inclusif avec toutes les sensibilités internes du parti, y compris le MR-UFDG, vous remettez en cause le principe de l’autonomie des partis politiques, telle que celle-ci est garantie par les textes fondateurs (Charte, Statuts et Règlement intérieur), notamment dans leur organisation, leur fonctionnement et la gestion de leurs conflits internes’’, affirme-t-il.
Il rappelle au ministre Condé que ‘’les litiges entre membres d’un parti (par exemple, sur l’exclusion ou la suspension d’un responsable, la désignation d’un candidat, l’élection d’un dirigeant, ou l’interprétation des statuts) se règlent conformément aux statuts et au règlement intérieur dudit parti. Et, en cas d’échec, par l’autorité judiciaire compétente’’.
Avant de préciser qu’en aucun cas, ‘’le ministre chargé des partis politiques, qui n’a pas de pouvoir juridictionnel, au demeurant, ne peut trancher un litige entre membres ou imposer une décision à un parti, en l’espèce, la mise en place d’une commission paritaire avec un soi-disant mouvement qui se fait appeler les Réformateurs’’.
Le président de l’UFDG assure que ‘’si le ministre intervenait pour favoriser une partie contre une autre, cela pourrait être considéré comme une immixtion illégale dans la vie interne d’un parti ; une atteinte à la liberté d’association et, éventuellement, un abus de pouvoir susceptible de recours devant le juge administratif’’.
Il dit à qui veut l’entendre que ‘’le MR-UFDG est un mouvement qui n’a aucune existence juridique reconnue et dont les membres ont adopté un positionnement politique différent de celui de l’UFDG. Or, l’une des définitions de la notion de parti politique est d’ordre idéologique. Elle est presque synonyme de faction : il s’agit, pour reprendre les termes de Benjamin Constant, d’une « réunion d’hommes qui professent la même doctrine politique ». À cet égard, il est de notoriété publique que les membres du Mouvement dit les Réformateurs ont tous renoncé aux valeurs fondatrices de l’UFDG’’.
Toutefois, le leader de l’UFDG laisse une porte ouverte au retour des dissidents. Il rassure que ‘’conformément aux statuts et au règlement intérieur du parti, la Direction nationale est, comme par le passé, disposée à examiner toutes les réclamations et demandes de retour dans les rangs du parti formulées par des cadres ayant démissionné ou été radiés du parti, dès lors que ceux-ci auront fait amende honorable’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
00224 621 77 38 52/bahpathe17@gmail.com
Lire l’article original ici.