Le doyen Bah Souleymane, journaliste à l’Agence guinéenne de presse (AGP), a la mémoire encore fraîche. Âgé de plus de 80 ans, ce professionnel de la presse se rappelle de l’accession de la Guinée à l’indépendance en 1958 comme si c’était hier. Ce jeudi, en marge de la célébration de cette date marquant la fin de la colonisation, il est revenu sur cette journée historique du ‘’Non’’ au référendum.
Rendant grâce à Dieu pour lui avoir permis de vivre ce 67ᵉ anniversaire de l’indépendance de la Guinée dans la santé, le doyen Bah affirme que ‘’cette célébration est la conséquence d’abord de l’étape de la visite à Conakry du général Charges de Gaulle, président de la République française, le lundi 25 août 1958. Cette visite s’inscrivait dans le but de faire adhérer les colonies françaises d’Afrique à la nouvelle constitution appelant à une communauté franco-africaine’’.
Selon lui, ‘’pour De Gaulle, il fallait que les populations africaines adhèrent au Oui à la constitution adoptée par la France à l’époque. Et naturellement, on se souviendra que l’étape de Conakry, qui auparavant ne figurait pas dans le programme du général de Gaulle, a été obtenue grâce à l’intervention du ministre de la France d’Outre-mer à l’époque, Bernard Cornu-Janty, aidé par le haut-commissaire général de l’Afrique occidentale française Pierre Mesner. Ces deux personnalités ont exigé que le général de Gaulle fasse une étape à Conakry. Ce qui fut fait. Tout le monde se rappelle que le Parti démocratique de Guinée, sous la direction de feu Ahmed Sékou Touré, dans son discours, a d’entrée de jeu rejeté catégoriquement la participation de la Guinée à cette communauté français’’.
‘’En votant Non, la Guinée a dit qu’elle préfère son indépendance à l’adhésion à la communauté franco-africaine. Ce qui fut fait le dimanche 28 septembre 1958. En Guinée, sur près de 2 millions de votants, le Non l’a emporté à plus de 94%. Pour obtenir ce résultat, il a fallu que toute la population se mobilise autour de leurs leaders politiques qui ont tous défini un seul objectif : celui de la conquête de l’indépendance. Qu’il s’agisse du PDG-RDA, du Bloc Africain de Guinée (BAG), du Parti du Regroupement Africain (PRA) et des autres partis, tous ont œuvré dans la symbiose pour que le 28 septembre, lors du référendum, la Guinée adopte le Non et rejette catégoriquement l’adhésion à la communauté franco-africaine’’, rappelle le doyen Bah Souleymane.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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