En marge de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU, à New York, le 25 septembre 2025, Massad Boulos, conseiller principal du président américain Donald Trump pour l’Afrique et le Moyen-Orient, a animé un point de presse conjointement avec l’ambassadeur Jonathan Pratt, responsable du Bureau des affaires africaines au Département d’État.
Un conseiller influent au cœur de la stratégie africaine de Trump
Grandi au Nigeria, homme d’affaires d’origine libanaise, Massad Boulos est un proche du président Trump. Sa famille entretient des liens étroits avec celle de l’ex-locataire de la Maison-Blanche : son fils est marié à Tiffany Trump, la deuxième fille de Donald Trump.
Le Gabon, un exemple de transition selon Washington
Interpellé sur la multiplication des juntes militaires en Afrique de l’Ouest — Mali, Burkina Faso, Niger et Guinée —, M. Boulos a pris l’exemple du Gabon comme modèle de transition réussie.
Il a salué la gouvernance du président Brice Oligui Nguema, arrivé au pouvoir après avoir renversé Ali Bongo en août 2023, puis élu à la tête du pays à l’issue d’un scrutin présidentiel organisé le 2 mai 2025.
« La transition gabonaise est une success story : elle a permis de passer d’un régime militaire à un régime civil grâce à des réformes institutionnelles. C’est un exemple que d’autres pays devraient suivre », a-t-il affirmé, avant de rappeler sa participation à l’investiture du président gabonais et l’invitation de ce dernier à Washington, en juillet dernier, aux côtés de quatre autres chefs d’État africains.
Répondant à une question sur la Guinée, où un référendum a récemment ouvert la voie au général Mamadi Doumbouya pour se maintenir durablement au pouvoir, M. Boulos a évité une condamnation frontale. Un message que certains observateurs, dont le fondateur de Guinéenews, Boubacar Caba Bah, interprètent comme une manière subtile de dire que « si les dirigeants guinéens organisent des élections, comme au Gabon, les États-Unis ne s’y opposeront pas ».
Les précisions de Jonathan Pratt
De son côté, l’ambassadeur Jonathan Pratt, surnommé « Monsieur Afrique » au Département d’État, a insisté sur le soutien américain aux processus démocratiques sans toutefois vouloir s’ingérer dans les affaires internes des pays.
« Le Congrès a fixé des règles et des restrictions auxquelles nous devons nous conformer. Mais dans la lutte contre le terrorisme, il existe toujours des possibilités de coopération », a-t-il déclaré.
Du partenariat à l’investissement
M. Boulos a par ailleurs souligné que la vision de Donald Trump repose moins sur l’aide que sur le commerce et les échanges. Il a cité en exemple un projet de près de 10 milliards de dollars destiné à financer la construction du plus grand aéroport d’Afrique à Addis-Abeba, en partenariat avec Boeing et Ethiopian Airlines.
Il a également mentionné les relations de Boeing avec Royal Air Maroc et les perspectives d’investissements américains dans l’intelligence artificielle, notamment au Kenya, en Côte d’Ivoire et au Rwanda.
Conflits et priorités régionales
Concernant l’agenda international, le conseiller de Trump a évoqué ses tentatives de médiation entre la RDC et le Rwanda, la guerre en Libye et le conflit au Soudan, regrettant le manque de couverture médiatique de ce dernier.
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