Déclarant avoir été empêché de se faire recenser en Côte d’Ivoire, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée dénonce des manœuvres visant à l’empêcher de devenir président de la République. Une sortie médiatique qui ne laisse pas indifférent le président du Front national pour le développement (FND), Alhousseiny Makanera.
‘’Il [Cellou Dalein Dallo] dit qu’il n’a pas été recensé. Il a demandé à rencontrer le président Mamadi Doumbouya, il n’a pas pu. Mais il dit que depuis 2010, on avait organisé un système pour dire : tout sauf un peulh. Je pense que notre pays n’a pas besoin de ça aujourd’hui, même si c’était vrai’’, commente le président du Front national pour le développement.
Vote communautaire en 2010
En 2010, affirme Alhousseiny Makanera, ‘’le vote à la présidentielle a été un vote communautaire. Chaque communauté a voté massivement pour son candidat. Cela est propre à la Haute Guinée, au Fouta, même en Basse Guinée et en Forêt. Ça, c’est clair. Quand vous voyez le résultat en Haute Guinée, au deuxième tour, ça avoisine les 100% pour le RPG. C’est la même chose au Fouta pour l’UFDG. Donc, il n’a pas été question d’exclure une communauté. Il ne faut pas qu’on instrumentalise les jeunes qui n’ont pas connaissance de ces réalités’’.
Makanera remet en cause le score de 43 % des suffrages de Dalein. ‘’Contrairement à ce qu’on pouvait croire, ce n’est pas 43 % du potentiel électoral. Les élections n’ont pas été bien organisées. L’élection, c’est à somme nulle. Si vous avez 5 voix, j’ai 5 voix. Si on enlève une voix chez moi, vous revenez à 60 %. Moi, je suis à 40 %. Pourtant, en tout temps, personne n’a voté pour moi. Donc, au premier tour, M. Cellou Dalein Diallo n’a gagné que 700 000 voix. Sur 3 700 000 inscrits, ça ne doit pas faire 43 %. Faites le calcul : 700 000 voix sur 3 700 000 inscrits. Pour être précis, le nombre de votants, c’était 3 778 177. Et Cellou a gagné 772 492. Donc, ce n’est pas 43 %’’, sexplique-t-il.
Pas d’instrumentalisation…
Makanera dit s’être ‘’toujours battu pour que les guinéens soient unis, pour qu’on évite en politique le communautarisme. Mais quand M. Cellou dit qu’on a tout fait pour exclure, qu’on a dit : tout sauf un peulh. Moi, je dis : peut-être qu’il s’est trompé’’.
‘’J’ai suivi l’organisation de trois élections présidentielles. J’étais membre de l’UNR. Mais M. Cellou Dalein n’a jamais voté pour qu’un peulh soit président. Est-ce que lui-même, il est contre les peulhs parce qu’il n’a pas voté pour un candidat peulh ? Dès qu’on ne vote pas pour un candidat peulh, on est contre les peulhs ou on les exclut ? Il se place où en ce moment ? Parce qu’en 1993, il était là. Il n’a pas voté pour Bah Mamadou. En 1998, Bah Mamadou et Siradio Diallo ont fait front commun. Lui, il a été même directeur de campagne pour le PUP au Fouta’’, fait-il savoir.
Elections locales de 2018…
Aussi, poursuit l’ancien ministre de la Communication, ‘’quand M. Diallo dit qu’il a gagné la mairie de Boké, il n’avait aucune chance de la gagner. Que ceux qui ne sont pas d’accord produisent les preuves. Moi, je peux produire. C’était onze conseillers pour l’UFDG, neuf pour l’UFR. Et l’UFR signe avec le RPG, comment peut-il gagner ? Kindia, c’est la même chose. Quand Mamadou Sylla était candidat à Boké, il a laissé ses amis, il a fait l’alliance avec le RPG Arc-en-ciel. C’est le candidat de Mamadou Sylla qui a fait gagner la mairie. D’ailleurs, le RPG a signé avec Mohamed Sylla pour que son candidat soit le maire à Kindia’’.
Il demande aux guinéens de savoir que ‘’tout ce que les politiques disent, souvent, ce n’est pas vrai. Et ce qu’ils vous demandent de faire, souvent, ils ne le font pas eux-mêmes. Parce que si quelqu’un dit : ‘Quand on n’a pas voté pour moi, on est contre les peulhs’, mais la même personne a eu la chance au moins pendant trois élections présidentielles, il n’a jamais voté pour les peulhs’’.
Doumbouya, une chance pour la Guinée
‘’Il faut que les jeunes sachent qu’aujourd’hui, nous avons une chance. La chance que chacun de nous a, c’est le général Mamadi Doumbouya. Il n’est pas marqué par le clivage politique, il n’est pas marqué par le clivage ethnique. Il est là pour rassembler tous les Guinéens. Il est là pour que, demain, quand il y a élection, on ne cherche pas à savoir quel est le nom de nos familles, de peau ou de pierre. C’est un guinéen qui a une vision, qui a un projet de société, qui veut que la Guinée aille de l’avant, qui veut que les fils de la Guinée se retrouvent en frères et amis. Cette chance, n’acceptez pas qu’on la perde’’, conclut-il.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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