CONAKRY-Le chef du gouvernement de transition, a émis une mise en garde contre les appels à manifester lancés par les forces vives de Guinée, au cours d’une interview accordée à Africaguinee.com, samedi dernier. Dans cet entretien, Amadou Oury Bah a laissé entendre que parler de manifestations dans le contexte actuel de la Guinée « n’a pas tant d’importance ». Il a averti aussi que la loi s’appliquera dans toute sa rigueur en cas de troubles.
Cette sortie du Premier ministre, le laisse pas de marbre les forces vives de Guinée. Joints par notre rédaction ce lundi 18 août 2025, des responsables de cette entité ont réagi.
« Le Premier devrait s’afficher au miroir, voir ce qu’il faisait avant, ce qu’il disait, et observer qu’il fait et dit aujourd’hui. C’est inutile de lui répondre. Il dit que la loi est faite pour tout le monde. Ce que nous demandons, c’est d’appliquer la loi et d’appliquer les textes. C’est tout« , a coupé court Marc Yombouno, membre du bureau exécutif du Rpg ars-en-ciel, parti de l’ancien Alpha Condé.

Dr Édouard Zotomou, un autre leader des forces vives estime que le premier ministre devait plutôt jouer le rôle de médiateur entre le CNRD et les acteurs sociopolitiques.
« Nous, nous avions pensé que le rôle d’un premier ministre, c’était de créer une sorte d’entente entre les partis belligérants. Au lieu de le faire, ce sont des menaces à peine voilées que Amadou Oury Bah est en train de proférer. Et ce n’est pas ce qui va faire reculer les gens« , a prévenu le président de l’UDRP, parti membre des forces vives de Guinée.
« On dit ici que les partis politiques qui sont les plus concernés par les élections avaient déjà reçu l’autorisation de reprendre leurs activités. Or, les manifestations font partie justement des activités de ces partis politiques. Et nous disons que les manifestations, ici c’est le mot fétiche, chaque fois qu’on parle de manifestation, on ne comprend pas pourquoi les gens se prépositionnent pour balayer tout du revers de la main et voir seulement ceux qui manifestent comme ceux qui créent des problèmes« , a-t-il déploré.
Ce membre des forces vives estime également que le premier ministre devrait demander au CNRD d’autoriser les manifestations et d’aider à les encadrer avec les organisateurs.
« En Guinée,  l’histoire des manifestations montre qu’à chaque fois qu’il y a eu entente et que l’État joue sa partition, les organisateurs jouent aussi leur partition, il n’y a jamais eu de problème. La violence dont on parle, il faut que l’on soit intellectuellement honnête pour dire que les violences ne sont pas créées par les manifestants, parce que les balles que l’on sort des corps de victimes de ces manifestations, ce sont des balles qui viennent d’armes militaires », a martelé Dr Zotomou.
Malgré les mises en gardes du Chef du Gouvernement, les forces vives ne comptent par reculer. Les acteurs sociopolitiques au sein de cette entités sont à pied d’œuvre dans les préparatifs des manifestations.
« Les équipes travaillent. Les sensibilisations sont en cours, les mobilisations sont là . Nous avons une force de mobilisation… Et nous espérons que le CNRD pourra donner cette possibilité au peuple de Guinée de pouvoir s’exprimer librement et sans contrainte. Si cela est rendu possible, nous allons mobiliser le maximum de guinéens comme nous avons l’habitude de faire pour s’opposer à cette constitution qu’ils (dirigeants), essayent d’imposer au peuple de Guinée« , a déclaré aussi Abdoulaye Oumou Sow, responsable de communication du FNDC.
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Dansa Camara DCÂ
Pour Africaguinee.com
Créé le 18 août 2025 12:38
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