8:08 am - 8 octobre, 2025
À l’occasion du 16ᵉ anniversaire du massacre du 28 septembre 2009, la présidente de l’AVIPA, Asmaou Diallo, a dressé, ce dimanche, un constat amer sur l’état de la justice pour les victimes.
« Nous devons le reconnaître, le procès ouvert en 2022 a été une avancée historique. Pour la première fois en Guinée, des responsables de haut rang ont été condamnés pour crimes contre l’humanité. Mais cette victoire reste incomplète », a-t-elle déclaré, rappelant que huit anciens responsables militaires et politiques, dont l’ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara, ont été condamnés.
Des victimes laissées pour compte
Pour Asmaou Diallo, les insuffisances du procès sont criantes. « Sur plus de 730 victimes parties civiles et 450 auditionnées, seules 334 ont été mentionnées dans la décision finale. Des centaines de victimes reconnues dans la procédure ont été purement invisibilisées », a-t-elle dénoncé, qualifiant cette situation d’« incompréhensible et injuste ».
La présidente de l’AVIPA a également fustigé la grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara en mars 2025, en pleine procédure d’appel. Une décision perçue par les victimes comme « un choc » et « un signal d’impunité ». Elle a aussi critiqué le décret présidentiel sur l’indemnisation, qui aurait exclu une partie des victimes, créant « divisions et frustrations profondes ».
« Un travail inachevé en matière de justice ne guérit pas les blessures, il les aggrave. L’impunité ne réconcilie pas un peuple, elle nourrit la colère et l’instabilité », a insisté Asmaou Diallo.
Trois appels solennels
Face à ces manquements, l’AVIPA a lancé trois appels :
Aux autorités guinéennes : organiser sans délai le procès en appel, revoir le processus de réparation pour le rendre inclusif et protéger victimes, témoins et défenseurs des droits humains.
À la communauté internationale : Nations Unies, Union africaine, Union européenne, CPI et partenaires bilatéraux sont invités à maintenir la pression sur la Guinée afin que ce procès reste un symbole de lutte contre l’impunité.
Aux victimes et à leurs familles : « Gardons l’espoir. La justice est longue et difficile, mais elle est inévitable lorsqu’elle s’appuie sur la vérité et la détermination des victimes », a conclu Asmaou Diallo.
Seize ans après le massacre du stade du 28 septembre, les victimes continuent donc de réclamer justice, vérité et réparation, convaincues que seule une justice complète pourra refermer les plaies d’un drame encore vivace dans la mémoire collective.

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