C’est en Côte d’Ivoire où il a assisté au CEO Forum Africa d’Abidjan que le Premier ministre Bah Oury a annoncé la tenue des élections législatives et présidentielle en décembre 2025. Pour le président de l’Union démocratique pour le progrès et le renouveau (UDPR), il n’appartient au chef du gouvernement d’officialiser une telle décision.
‘’D’abord, la suspicion et le scepticisme sont au sommet. Je ne crois personnellement pas que cela soit tenable, on l’a déjà dit. Il n’appartient pas au Premier ministre d’aller annoncer une date à la volée alors que les dates pour les élections de ce genre doivent être supportées par un décret du président de la transition qui fixe les contours de ces joutes électorales. Rien de tout ça n’a été fait’’, déplore Edouard Zotomou.
Aussi, poursuit-il, ‘’il faut qu’on soit sur une bonne base en ce qui concerne la préparation pour le fichier électoral, pour le recensement. Si vous prenez les opérations qui sont en train d’être faites, elles sont chaotiques. Ça veut dire que ça ne pourra pas marcher comme on l’entend’’.
De nos jours, déplore le vice-président de l’ANAD, ‘’on est en train de distribuer des kits de recensement en instituant une sorte de discrimination. Il y a des zones qu’on favorise. Tout cela couplé à des découpages administratifs fantaisistes. On ne comprend pas pourquoi dans certaines régions, on multiplie par 10, 20 ou 30 le nombre de quartiers alors que pour des villes de dimension égale, même peut-être des villes beaucoup plus populaires, il y a moins de kits. On est en train de préparer une sorte de mascarade où on va se livrer à des transferts de votes de façon électronique ou de façon physique’’.
Pour lui, ‘’l’annonce de la tenue des élections ne devrait pas être faite devant un grand meeting en dehors du pays, parce que les élections concernent les guinéens d’abord. Sinon, quand on fait une annonce de ce genre, dans les conditions qui ont été décrites, ça veut dire qu’on veut plutôt se plaire aux autres. Et ça, c’est pour rassurer peut-être l’opinion internationale que nous sommes en train de respecter toutes les conditionnalités pour un retour à l’ordre constitutionnel. Pourtant, ce n’est pas le cas en Guinée’’.
Et d’insister : ‘’Nous pensons que cette date n’est pas tenable. Parce que la première fois, le Premier ministre était sorti pour dire qu’à la fin du premier trimestre, on aurait déjà fini avec le referendum. Nous sommes au-delà de cette date. Après, c’est le ministre porte-parole du gouvernement, qui est venu dire que c’est en juin. Et après, ils sont revenus dire que c’est en septembre. Donc, c’était une autre date qu’on a lancée à la volée’’.
‘’Aujourd’hui, on parle de décembre 2025. Si on doit tâtonner d’une date à une autre, ça veut dire qu’on n’a rien de concret, de sérieux. Donc, pour moi, la date a été annoncée juste pour appuyer une action. C’est tout’’, reste-t-il convaincu.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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