Lors d’une conférence de presse, le président du Conseil national de la transition (CNT), Dansa Kourouma, a justifié, ce dimanche 29 juin, le passage du mandat présidentiel de 5 à 7 ans dans le projet de nouvelle Constitution, invoquant des raisons de stabilité institutionnelle et d’efficacité économique.
‘’C’est un mandat de 7 ans. Le changement, c’est sur la durée, mais le renouvellement, c’est la même logique que l’avant-projet de la Constitution et ce que le droit constitutionnel guinéen nous a appris au fil du temps. On ne pouvait pas sortir de ça. C’est un renouvellement limité à un. Au-delà de cela, c’est aussi classé comme une intangibilité’’, a déclaré Dansa Kourouma.
‘’Pourquoi un mandat de 7 ans ?’’, s’est-il interrogé, avant de répondre : ‘’La question, elle est importante. Quand nous avons écouté la population la première fois en février-mars 2022, la tendance majoritaire était pour un mandat de 7 ans. Mais quand nous avons débattu en plénière, les conseillers nationaux étaient divisés sur le sujet. Nous avons marqué 5 ans et nous sommes passés à la vulgarisation, mais partout où nous sommes passés à l’intérieur du pays, les guinéens sont à la recherche de stabilité’’.
Toutefois, souligne-t-il, ‘’comme une Constitution doit obéir à une sorte de légitimité populaire, la demande de passer de 5 à 7 ans obéissait à cette double légitimité. La première, c’était parmi les propositions les plus récurrentes. Le deuxième niveau de légitimité, c’est par sa pertinence’’.
Il affirme que ‘’la stabilité est l’élément le plus important pour les démocraties naissantes. Un programme de développement réel, pour sa mise en place, il faut du temps. Les élections coûtent de l’argent. Si vous prenez un mandat de 5 ans, en 15 ans, c’est trois élections. Avec un mandat de 7 ans, vous avez deux élections. Au moins, vous économisez une élection. Quand vous voyez le budget des élections en Guinée, c’est un budget faramineux. Ce n’est pas moins de 500 milliards de francs. On fait quand même le choix politique d’économiser une élection et de permettre tous les 7 ans la tenue d’une élection présidentielle’’.
Dansa Kourouma assure que ‘’les élections sont un mal nécessaire en démocratie, mais dans les pays africains, notamment la Guinée, les élections sont sources de tensions, de polémiques, même d’insécurité pour le pays. Plus, on est capables de gérer notre échéance électorale de telle sorte à minimiser le coût ou le risque d’instabilité, mieux, la réforme est pertinente’’.
Le président du CNT dit à qui veut l’entendre que ‘’si la population insiste sur une matière qui n’est pas en contradiction avec les meilleures pratiques internationales, nous sommes obligés d’y déroger. C’est ce travail qui a été fait. Nous sommes très heureux de servir à la Guinée une Constitution qui a les outils ou les verrous de sécurité pour sa stabilité’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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