Ibrahima Sory Diallo, membre du bureau préfectoral de la société civile de Coyah, dénonce la gestion du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) à la tête du pays ces derniers temps. Il déplore la fermeture de certains médias et l’exil forcé d’acteurs politiques.
À qui veut l’entendre, Ibrahima Sory Diallo dit que le développement d’un pays passe par la participation de toutes les composantes de la nation.
‘’Je voudrais dire à l’État que lui seul, en tant qu’acteur, ne peut pas développer le pays. Le développement d’un pays passera forcément par la participation de ses filles et fils. Pour cela, il est important qu’on laisse la libre antenne aux journalistes, qu’on laisse les politiciens rentrer au pays faire de la politique. L’État doit travailler avec tout le monde. Il ne doit exclure personne. Inclure les gens, chacun est capable de faire de la transformation à son niveau. Mais quand on chasse les gens, c’est comme si on était en train de chasser les bonnes idées, ce n’est pas bon’’, indique-t-il.
Ibrahima Sory Diallo ne passe pas par le dos de la cuillère pour dénoncer ce qu’il qualifie de dérive de la part des dirigeants actuels.

‘’Avant, la presse pouvait participer à l’éducation et à l’information des gens. Aujourd’hui, la presse est bâillonnée. Les opposants, chacun a été chassé comme si c’étaient des gens qui étaient dans le champ du chef. Aujourd’hui, nous n’avons pas de repères. Nous n’avons pas une situation claire sur laquelle nous pouvons aligner nos idées de développement dans le pays. Parce qu’on n’écoute personne et on ne considère personne. Quiconque qui parle, on le prend’’, s’insurge cet activiste de la société civile.
Alors que l’élection présidentielle est prévue pour le 28 décembre, Ibrahima Sory Diallo estime que le président de la transition a inversé l’ordre d’organisation des scrutins.
‘’Il y avait un cadre de dialogue politique qui était là. Après le référendum, on devait d’abord relancer ce cadre de dialogue pour amener tous les acteurs à être autour de la table, parler avec eux, tirer les leçons de l’organisation du référendum, puis fixer la date des élections communales avant d’aller à la présidentielle. Parce qu’il avait promis d’organiser des élections communales et les législatives avant la présidentielle. Voilà, il a changé d’avis, sans informer les guinéens. On l’attendait vers le pôle Sud, et il est sorti maintenant vers le pôle Nord’’, déplore-t-il.
À ceux qui encouragent la candidature du général Mamadi Doumbouya à l’élection présidentielle, Ibrahima Sory Diallo assure que ‘’chacun est libre d’exprimer ses sentiments. Mais pour le moment, le président reste dans une logique qui le protège. Parce qu’il avait exprimé tout au début, les gens ont entendu. Mais jusqu’à présent, il n’a pas donné une position contraire. Donc, personne n’a appris qu’il va être candidat, ou bien quelqu’un d’autre va être candidat. Il reste derrière cette logique. Moi, j’attends le jour où lui-même dira : ‘Je veux être candidat.’ En ce moment, je donnerai mon avis. Mais les citoyens qui sont en train de l’encourager, c’est par rapport à un intérêt ou bien pour autre chose’’, conclut-il.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
00224 621 85 28 75/djiwo.barry@visionguinee.info

Lire l’article original ici.