À Bougouroun, un district relevant de la sous-préfecture de Franwalia (Siguiri), un climat de méfiance oppose depuis plusieurs mois la population à ses dirigeants locaux. En cause, des soupçons de détournement de fonds et de mauvaise gestion des ressources issues de l’exploitation minière artisanale.
Selon plusieurs habitants, les tensions se sont accrues depuis l’arrivée de Kaman Camara à la tête du district. Celui-ci cumule les fonctions de président du district, président de la commission de recouvrement et représentant des Eaux et Forêts.
« Toutes ces destructions de l’environnement ont eu lieu sous sa gestion. Il est le seul à savoir combien la commission a recouvré. On était pourtant tous membres de la même équipe », accuse Solo Camara, ancien membre de la commission de recouvrement.
Un autre ancien membre, Namory Diakité, renchérit : « Les travailleurs Mossi (venus du Burkina Faso) paient jusqu’à 7 000 000 GNF par puits à l’actuel président de district pour exploiter. Le nombre de puits exploités est parfois estimé à plus de 160. Voyez ce que cela représente en chiffres. »
Malgré ces montants, la population affirme n’avoir jamais eu accès aux chiffres réels et dénonce une gestion opaque.
Face à ces accusations, Kaman Camara rejette en bloc toute malversation, parlant de « propos sans fondement ».
Au mois de septembre dernier, une centaine d’habitants de Bougouroun s’est déplacée jusqu’à la préfecture de Siguiri pour exiger la destitution du président de district et de son équipe. Les autorités préfectorales ont promis un audit pour « faire la lumière sur l’affaire », bien que cette démarche ne relève pas directement de leurs prérogatives.
Pour l’heure, aucune mesure concrète n’a été prise, renforçant les soupçons de complicité au sein de l’administration. En attendant une enquête officielle, la division persiste dans la localité.
Aboubacar Sidiki Capi Camara
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