NZEREKORE- Une plainte a été déposée ce lundi 10 mars 2025 au tribunal de première instance de Nzérékoré, pour situer les responsabilités suite au drame survenu dans cette ville le 1er décembre 2024 lors de la finale d’un match de football dédié au chef de l’Etat.
La plainte est portée par un collectif d’avocats qui dit défendre les « victimes » des évènements tragiques intervenus au stade du 3 avril de Nzérékoré. Selon nos informations, cette plainte cible des personnes identifiées ou supposées être de près ou de loin mêlées à ce drame qui a provoqué 56 morts et de nombreux blessés, selon un bilan officiel du gouvernement guinéen.
« Le collectif dont je suis membre est là aujourd’hui pour le dépôt de façon régulière de la plainte au nom des victimes et parents des victimes du drame du stade du 3 avril de Nzérékoré. Nous avons déposé une plainte de façon régulière contre des personnes bien nommées, bien identifiées de manière indéniable, pour que le parquet qui est l’organe des poursuites puisse engager de façon régulière des poursuites contre ces personnes afin que justice soit rendue conformément à la loi. On se met dans une logique de secret pour la protection de leur dignité. Au moment venu, le parquet pourra divulguer s’il y a lieu les noms de ces personnes mais pour le moment, sans pourtant violer l’avis ou la volonté des victimes, nous nous en tenons d’abord au dépôt. Le moment venu dès que les victimes seront prêtes à ce que l’identité de ces gens soient révélées, nous allons le faire », a lancé Maître Paul Lazare Gbilimou, avocat au barreau de Guinée, membre du collectif d’avocats des victimes des évènements du 1er décembre au stade du 3 avril de Nzérékoré.
Au lendemain du drame, le Garde des sceaux, avait donné des instructions pour qu’une enquête soit ouverte. La semaine dernière, le Premier ministre a annoncé que le rapport est disponible. Que contient-il ? C’est là le mystère, pour l’instant.
Le collectif des avocats déplore ce qu’il qualifie d’inactivité du parquet. « Ce qui nous a poussé à porter plainte, c’est que nous estimons que le parquet est resté est inactif, les victimes qui sont toutes à Nzérékoré, n’ont jamais reçu une seule invitation soit du parquet ou d’un organe d’enquête pour être auditionnée par rapport à ce qui s’est passé. Aucun témoin n’a été une fois convoqué ou invité à ce qu’on reçoive sa déposition. Donc, nous estimons que puisque le parquet ne veut pas faire, nous allons le faire faire. S’il ne fait, l’histoire retiendra que des avocats au nom des victimes ont déposé plainte de façon régulière.
Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice a fait une sortie, a donné des instructions au procureur général qui, d’après nos informations aurait donné des instructions également au parquet d’instance qui nous informe également qu’une enquête est ouverte. Mais nous ne savons pas cette enquête qui l’a dirigée, elle est pendante devant quelle unité ou devant quel juge d’instruction. Mais pour le moment, nous avons tapé à toutes les portes pour savoir si un cabinet d’instruction était saisi. On nous a informé qu’aucun cabinet d’instruction n’était encore saisi. C’est pourquoi nous avons pris nos responsabilités en déposant une plainte contre ceux-là qu’on suppose être de près ou de loin mêlés à ce drame« , ajoute Maître Paul Lazare Gbilimou.
Le chef de l’État a déclaré la justice comme étant la boussole qui doit diriger désormais chaque citoyen, rappelle de son côté maître Théodore Michel Loua. Cet avocat invite le Général Mamadi Doumbouya à traduire cette déclaration en acte concret. En faisant de l’accès à la justice son cheval de bataille pour que justice soit faite dans cette procédure liée au drame de Nzérékoré.
Selon lui, les victimes sont actuellement démoralisées à cause du fait qu’aucun acte symbolique n’a été posé pour le moment dans le cadre de leur apaisement. Chose qui les a d’ailleurs poussées à saisir la justice dans ce dossier. « Tout est passé inaperçu comme si rien de grave ne s’était passé à Nzérékoré. C’est l’une des raisons fondamentales qui a motivé ces victimes à porter plainte », a confié Maître Théodore Michel Loua.
Le 1er décembre 2024, une bousculade a provoqué la mort de plusieurs personnes dont des mineurs. 56 avaient perdu la vie et plusieurs autres blessées, selon le bilan officiel du gouvernement. Un bilan contesté par des organisations de défense des droits de l’homme qui évoquent le triple des chiffres donné par les autorités.
A suivre…
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant Régional d’Africaguinee.com
En Guinée Forestière.
Tél. (00224) 628 80 17 43
Créé le 10 mars 2025 15:02
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