Comme nous l’annoncions dans une précédente dépêche, l’approvisionnement en ciment devient de plus en plus problématique en Guinée, particulièrement à Labé. Dans la commune urbaine, très peu de magasins disposent encore de ciment. La majorité des points de vente sont vides depuis plusieurs jours, voire des semaines, selon le constat de la rédaction de Guinéenews sur place.
« Comme vous pouvez le constater vous-même, je n’ai pas un seul kilogramme de ciment depuis deux semaines. Et cette situation dure depuis près de deux mois. Il faut se battre, passer des coups de fil, supplier à droite et à gauche pour espérer obtenir un camion de ciment. Et quand on en reçoit, la cargaison ne dure jamais plus de deux jours », témoigne Boubacar Bah, grand distributeur de ciment à Labé.
Le cas de Boubacar Bah est loin d’être isolé. Toute la ville de Labé est frappée de plein fouet par cette pénurie, comme en témoigne un tour effectué ce mardi 24 juin 2025. « Nous avons des clients fidèles. Ce matin, j’ai voulu acheter 40 sacs, soit deux tonnes de ciment, pour l’un d’eux. J’ai fait le tour de tous les magasins : rien. Les boutiques sont vides. J’ai juste croisé un vendeur en train de décharger un camion, mais presque tout le stock était déjà réservé », confie un autre commerçant.
Débutée en mars 2025, cette crise a progressivement empiré jusqu’à atteindre son apogée. « À l’époque, on parlait de 60 à 70 % de difficultés. Aujourd’hui, nous sommes à 100%, voire au-delà. On avait d’abord pointé du doigt le projet Simandou comme principal responsable. Certes, Simandou continue d’impacter la disponibilité du ciment, mais la situation est bien plus complexe. La Guinée compte cinq à six usines de production, mais une seule fonctionne actuellement. Les autres sont à l’arrêt. Résultat : une seule unité tente de satisfaire la demande de centaines de distributeurs. C’est là le cœur du problème », dénonce un autre acteur du secteur.
Conséquence directe : de nombreux chantiers sont aujourd’hui à l’arrêt dans la région administrative de Labé, et les rares sacs de ciment disponibles s’écoulent à des prix exorbitants.
Une crise qui appelle des réponses urgentes.
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