A Dubréka, l’activité d’exploitation des lieux de reproduction piscicole, en particulier la mangrove, a un impact défavorable sur le quotidien des pêcheurs. Cela est particulièrement vrai, pour ceux de Tenya, qui se trouvent dans le district de Bagueya, dans la commune rurale de Khorira. Cette situation conduit à une pénurie de poissons et cause la souffrance des pêcheurs de cette localité. Devant cette situation de crise, la communauté locale accuse les coupeurs de bois venant de Conakry, mais également certaines entreprises comme Sol Ciment, installée dans la zone, qui aurait dévasté une grande partie de la mangrove, pour la mise en place de leur port fluvial, en vue de l’évacuation de leurs produits.
Le Coordinateur des débarcadères de Dubréka, Alseny Bangoura, a précisé : « la préfecture
 de Dubréka possède 52 débarcadères et plus de 57 espèces de poissons, qui se trouvent dans cette zone. Parmi les 52 débarcadères, 8 sont d’une importance capitale et on y trouve également des campements villageois. Ainsi, dans ces débarcadères, les diverses activités comprennent la pêche, qui est l’activité principale, ainsi que la saliculture et l’apiculture. Toutefois, on trouve des bûcherons. Ils sont très nombreux dans la mangrove de Dubréka, y compris ceux arrivant de Conakry qui viennent abattre les arbres à Dubréka. Les zones de reproduction et les zones de pêche se trouvent alors mises en péril par une exploitation excessive, aggravée par une coupe abusive de bois de la mangrove. Actuellement, cette zone qui couvre 38 000 hectares est menacée de perte. Par conséquent, une fois qu’ils auront épuisé leurs ressources, la reproduction abondante ne sera plus qu’un lointain souvenir.
Ainsi, cela constitue un danger pour notre pêche et notre environnement. Concernant la pêche, justement, nous avons reçu des autorisations du ministère de l’Environnement. Ces autorisations ont permis à des entreprises comme Sol Ciment qui opère à Limbita et travaille sur le transport des produits chimiques utilisés dans les usines de production de ciment. Ce transport maritime a commencé à développer son port fluvial. Ils ont aménagé sur plus de 20 hectares de mangrove pour la construction de ce port fluvial, qui se situe sur les lieux où nous avons rétabli les zones de reproduction, tels que les nids de poissons. C’est là que les zones interdites ont été déterminées. Ils s’y sont établis et ont détruit plus de 20 hectares de mangroves pour s’implanter. Ainsi, dès le début, les pêcheurs ont signalé cela et se sont plaints. Cependant, ils n’ont pas été pris en considération. Une fois que ces endroits sont affectés, nous sommes affectés. »
Face aux difficultés liées à la destruction des espaces de reproduction, le chef du port de Tenya Mamadouba Soumah a exprimé son inquiétude pour l’avenir de la mangrove et des pêcheurs dont la vie quotidienne est liée à cette activité. De plus, le responsable du port a souligné les problèmes auxquels ils font face, en particulier la rareté des poissons due à l’exploitation excessive du bois.
Le chef de secteur de Tenya Adboulaye Camara a fait état de la souffrance des habitants avant d’aborder la situation prévue dans sa localité. Il a adressé une lettre de doléances aux autorités administratives de Dubréka, exprimant les besoins envers la société, en particulier en ce qui concerne la réhabilitation des routes et la construction des infrastructures. Une convention de collaboration a été établie entre nous, les pêcheurs résidents, et l’entreprise, dont chaque partie détient une copie.
Pour une meilleure compréhension de cet important sujet qui fait grand débat, à ce jour, la direction de l’entreprise Sol Ciment a accepté de nous livrer leur version des faits .Raphaël Lamah, conseiller en santé, sécurité et environnement, communautaire pour la société Sol ciment SAU, n’a pas contesté les faits. Il a simplement précisé que la zone désignée pour le port est un espace écologique, une biosphère. Par conséquent, tout port construit dépasse un peu sur la mer, qui abrite notamment une mangrove. Dans le contexte environnemental, trois principes se révèlent incontournables, lors de l’exercice d’activités liées à l’environnement. La priorité est de faire croître son activité. C’est exactement ce qu’on a fait. Le second point concerne l’accumulation, où Il est nécessaire de développer l’activité, afin de réduire son impact négatif sur l’environnement. La troisième partie concerne la compensation. Lorsqu’on a un impact, il est nécessaire de trouver une compensation. La société Sol-Guinée, pour se préserver et se sécuriser dans ses opérations, a réalisé ce qu’on appelle une EIS, c’est-à -dire une étude d’impact environnemental et social, accompagnée d’un plan de gestion environnemental et social. Ce programme de gestion environnementale prévoit une indemnisation progressive pour toutes les zones touchées, répartie sur plusieurs années. Des actions sont envisagées pour rectifier cette situation. Parmi ces mesures, on compte notamment la compensation et le reboisement. Cette reforestation est initialement prévue pour l’année 2023-2024, dans la section terrestre, juste avant la zone du port, il en est de même du reboisement planifié pour la même période que la reforestation.
Parmi ces mesures, on compte notamment la compensation et le reboisement. Et pour cette année, la partie qui est cette zone de la mangrove, nous prévoyons encore de faire un certain nombre de reboisements, en commun accord avec la direction préfectorale de l’environnement et les cadres techniques, qui choisiront le lieu pour le faire. La société au sol s’est inscrite dans une dynamique responsable, c’est-à -dire, la responsabilité sociale des entreprises qui consiste à s’inscrire, non pas au-delà des activités que nous faisons, mais à aller plus loin, jusqu’à toucher la dimension environnementale et sociale, tout autour de ce que nous faisons.
Lire l’article original ici.