Plus de trente villages de la commune rurale de Badi, dans la préfecture de Dubréka, sont en voie de disparition, suite à la construction du barrage hydroélectrique d’Amaria sur le fleuve du même nom. Ce vaste projet d’aménagement, considéré comme l’un des plus ambitieux du pays, affecte plusieurs localités des préfectures de Dubréka et Fria.
Un projet d’envergure nationale. Le projet hydroélectrique d’Amaria, en cours de réalisation, touche principalement les sous-préfectures de Badi, wassou et Tondon, ainsi qu’une partie du territoire de Fria.
Selon les autorités locales, les opérations de délocalisation des populations impactées sont déjà entamées. Le président de la délégation spéciale de Badi, explique :
« Plus de trente villages sont concernés par le projet. Des sites ont été identifiés pour reloger les sinistrés. Pour le moment, cinq villages doivent s’y installer. Cinquante-quatre entreprises sont mobilisées pour la construction des bâtiments, et une équipe communale assure le suivi des travaux. »
Un nouveau site de 150 hectares
Le secrétaire général de la commune rurale de Badi a précisé que les villages déplacés seront relogés sur un site de 150 hectares, et que le processus de dédommagement a commencé.« Le recensement des personnes affectées et de leurs biens est en cours. C’est la première étape, avant les indemnisations », a-t-il ajouté.
Les habitants entre espoir et inquiétude
Parmi les personnes concernées, Alpha Diallo, propriétaire terrien, se dit résigné :
« Je possède quatre maisons et plusieurs plantations qui seront détruites. Ma famille sera déplacée vers les nouvelles habitations promises. »D’autres, comme Amadou Camara, chef du district de Badi-Centre, s’inquiètent des conditions de relogement : « La construction avance, mais les dimensions des chambres sont réduites. Au lieu de quatre mètres, elles ne font que trois. C’est difficile pour des familles nombreuses. Cependant, des négociations sont en cours, pour revoir ces normes.»
Des travaux sont en cours. Selon les autorités locales, les travaux de construction des infrastructures de relogement progressent à un rythme jugé satisfaisant. Les habitants espèrent toutefois que les promesses d’indemnisation et d’amélioration des conditions de logement seront tenues, avant leur installation définitive.
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