Dans le petit village de Moriahwory, situé dans la sous-préfecture de Kaback, l’extraction de l’huile de palme est bien plus qu’une activité traditionnelle. C’est un véritable moyen de survie pour de nombreuses femmes. Chaque jour, dès l’aube, elles se rassemblent autour des foyers et des bassines, avec un seul objectif : transformer les noix de palme en huile rouge, un produit très prisé sur les marchés locaux. À travers un travail exigeant, elles trient, lavent, bouillent, pilent et extraient cette huile précieuse.
Salematou Soumah nous explique pourquoi cette activité est vitale : « Ici à Moriahwory, notre seule activité, c’est l’extraction de l’huile de palme. Un monsieur a mis sa plantation à notre disposition avec tout ce qu’il faut. On vient y travailler, et après la vente, on reçoit un pourcentage. C’est le seul moyen pour nous, aujourd’hui, de vivre et de prendre soin de nos enfants. Nos époux n’ont presque plus de périmètre agricole pour cultiver. L’extraction d’huile est devenue notre seule activité de survie.
C’est grâce à cela que nous arrivons à survivre malgré les difficultés. Cette activité, bien que rudimentaire, joue un rôle essentiel dans notre économie familiale. L’huile produite est vendue au marché ou à des revendeurs venus des villages voisins. Les revenus, modestes mais réguliers, nous permettent de subvenir aux besoins quotidiens. »
Les défis sont nombreux : pénurie de matériel adapté, accès limité à l’eau, absence de soutien technique, et des prix souvent imposés par les intermédiaires. Malgré tout, la détermination des femmes reste intacte, comme en témoigne une autre extratrice , Fatoumata Sylla : « Nous avons des difficultés pour transporter les noix, de la plantation jusqu’ici. C’est vraiment une souffrance. Nous aurions dû faire tout le processus dans la plantation, mais il y a un manque criard d’eau. Et après toutes ces difficultés, ceux qui viennent acheter nous imposent leurs prix. Si tu refuses, ton produit reste invendu. Dans ce cas, comment peux-tu tirer un petit bénéfice pour vivre avec tes enfants ? Alors, on est obligées d’accepter, juste pour ne pas rester assises, sans espoir. »
Il faut rappeler qu’à Moriahwory, l’huile de palme est bien plus qu’un produit agricole. Elle incarne la résilience, le travail acharné et le rôle central des femmes dans la survie de leur famille.
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