Une affaire d’infanticide bouleverse la ville de Kindia. Après l’enlèvement et la mort tragique d’un nourrisson, la principale suspecte, Fatoumata Doukouré alias « Maman Doukouré », a été interpellée à Dabola puis présentée à la presse ce mardi 24 juin 2025. Les faits se sont déroulés au quartier Féréfou, dans la commune urbaine de Kindia.
Le lieutenant Algassimou Dokouré, commandant adjoint de la brigade de recherche, a détaillé les circonstances de l’interpellation : « Après le constat, tous les occupants de la maison, ainsi que les visiteurs de la mère du bébé au moment des faits, ont été convoqués pour audition. Parmi eux figurait Fatoumata Doukouré, connue pour prétendre être enceinte. Elle a été remise à la garde de sa sœur avec l’instruction de revenir le lundi 15 juin. »
Mais contre toute attente, la suspecte prend la fuite le dimanche 14 juin. Les enquêteurs la localisent finalement à Dabola, où ils constatent qu’elle n’est pas enceinte, mais qu’elle a simulé une grossesse.
Lors de son audition, elle avoue avoir enlevé le bébé de sa camarade Mariame Komah, pendant que cette dernière faisait la lessive. Elle explique avoir scotché la bouche du nourrisson pour l’empêcher de pleurer, mais à son retour, elle découvre que l’enfant est mort.
« Elle s’est alors confiée à un certain Idrissa Kaba, qui lui a suggéré d’enterrer discrètement le corps. Mais elle a préféré envelopper le bébé dans un foulard blanc, puis un pagne, avant de le placer dans un sachet en plastique qu’elle a abandonné derrière la maison de la victime », précise le lieutenant Dokouré.
Le corps sans vie de l’enfant y a effectivement été retrouvé par les enquêteurs. Après leur présentation à la presse, Fatoumata Doukouré et Idrissa Kaba ont été déférés devant le tribunal de première instance de Kindia. Ils sont poursuivis pour enlèvement, infanticide et entrave à la justice, des infractions prévues et punies par les articles 303, 305, 209 alinéa 4 et 705 du Code pénal guinéen.
Face aux journalistes, la suspecte est passée aux aveux : « La maman du bébé est ma meilleure amie. Je lui ai pris son enfant pour faire croire à mon mari que j’avais accouché, car je lui avais menti en disant que j’étais enceinte. C’était juste pour lui envoyer la photo du bébé afin de mettre fin à notre relation. Je ne voulais pas que l’enfant meure, j’avais même acheté à manger pour lui. Mais quand j’ai vu qu’il était mort, j’ai paniqué. »
Pour sa part, Mariame Komah, une mère brisée mais résignée, tente de garder foi : « Mon enfant a été enlevé le 10 juin. On l’a retrouvé, mais il était déjà décédé. Dieu me l’a donné, et s’Il le reprend, je m’en remets à Sa volonté. Je prie pour le repos de son âme et remercie les forces de l’ordre pour leur bravoure. »
Le commandant de la première région militaire de Kindia, colonel Mamadi Condé, a qualifié cet acte de « crime crapuleux et indescriptible ».
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