Le Tribunal de Première Instance de Kissidougou a ouvert ce vendredi 3 octobre 2025, un procès retentissant impliquant six membres de l’exécutif communal de la commune urbaine. Inculpés pour détournement de fonds publics, corruption, et autres délits économiques, les prévenus comparaissent dans un dossier explosif qui mobilise l’opinion publique locale et met à nu des pratiques jusque-là restées dans l’ombre. ( Image d’illustration)
Le procès s’est déroulé sous haute surveillance et devant une salle comble. Les six accusés, parmi lesquels figurent Elhadj Mamady Iva Sanoh (PDS), Mamadi Mansaré (vice-président), Michel Kamano (receveur) et Moussa Kourouma (secrétaire général), ont répondu des faits graves portant sur la gestion de plus de 310 millions de francs guinéens.
Dès l’ouverture, les débats ont permis de lever un coin du voile sur des pratiques peu orthodoxes. Si aucun des prévenus n’a reconnu avoir détourné les fonds incriminés dans leur globalité, plusieurs aveux partiels ont marqué cette première audience.
Le vice-président a ainsi reconnu que 31 millions, initialement prévus pour le reboisement, avaient été partagés entre quatre responsables, contredisant la ligne de défense du PDS. De même, le receveur a avoué avoir délivré un chèque pour l’achat d’un camion benne qui, neuf mois après, reste toujours introuvable.
D’autres révélations ont secoué la salle : le receveur a assumé avoir cumulé illégalement les fonctions de secrétaire général, justifiant cet acte par l’ »incompétence » du titulaire du poste, qu’il qualifie de simple figurant.
Fait marquant : l’ingénieur-conseil a fondu en larmes à la barre, niant toute implication directe, tout en étant rattrapé par ses responsabilités dans l’attribution de deux marchés de gré à gré, soulevant des questions d’éthique.
Face à la complexité du dossier, le procureur a requis la désignation d’un expert financier. Une requête acceptée unanimement par le tribunal, signe de la volonté d’éclaircir tous les contours de cette affaire.
Ce premier jour de procès a jeté une lumière crue sur une gestion entachée de graves irrégularités financières. Alors que certains accusés retournent en détention, l’opinion publique attend avec impatience la suite des débats prévue pour le 6 octobre. Ce procès pourrait bien marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité en milieu local.
Alpha Amadou BARRY correspondant régionale d’africaguunee.com
Tel: 622029519
Créé le 4 octobre 2025 16:07
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