La préfecture de Labé regorge d’un trésor géologique largement méconnu du grand public : le gisement d’ardoise de Thiallakoun. S’étendant sur 43,8 hectares, cette mine dont les ardoises sont considérées comme les meilleures d’Afrique, demeure quasi inexploitée faute d’expertise et d’intérêt, comme l’a constaté sur place la rédaction régionale de votre quotidien électronique, Guinéenews.
Un potentiel historique inutilisé
Selon Ibrahima Sory Sidibé, responsable de l’inspection régionale des mines et de la géologie de Labé, l’exploitation de cette ardoise remonte à la période coloniale. « Les maisons en ardoise que vous voyez ont été faites à l’époque coloniale, » explique-t-il. Plus tard, entre 1990 et 1995, feu El hadj Ousmane Fatako (sans loi) avait obtenu un permis pour extraire l’ardoise et la traiter à Conakry, où elle servait de carreaux de sol ou de toiture.
Pourtant, à Labé même, l’usage de l’ardoise est resté limité. Une grotte coloniale, témoin de cette ancienne activité, existe toujours près de Donghol, mais les résidus laissés sur place n’ont jamais été traités faute d’une industrie locale. M. Sidibé souligne un manque de « culture d’utilisation des ardoises » chez les Guinéens, contribuant à cette sous-exploitation.
Délimitation et protection du site
La superficie du gisement de Thiallakoun est estimée à 43,8 hectares. Ibrahima Sory Sidibé précise qu’en février 2019, une mission de la direction nationale des mines est venue à Labé pour délimiter et géo-référencer le site. Cette démarche visait à protéger cette réserve naturelle de l’État face à l’empiétement de citoyens qui ignoraient son statut. Le rapport de délimitation a été validé par l’ancien préfet de Labé, El hadj Safioulaye Bah apprend-on de sources officielles.
Une richesse en sommeil
Malgré sa qualité inégalée en Afrique, le gisement reste presque vierge. « Oui, c’est inexploité car la petite portion qui a été touchée au bord de la route de Tougué est très minime, » affirme M. Sidibe, ajoutant que la plus grande partie de la réserve se trouve vers Donghol. Actuellement, seuls quelques habitants collectent des échantillons d’ardoise pour un usage personnel, comme des dalles décoratives, avec l’autorisation des autorités. « Toute exploitation industrielle nécessiterait un permis du ministère des Mines », ajoute l’inspecteur régional des mines et de la géologie de Labé.
À l’heure du changement climatique, l’exploitation de cette ressource locale pour des toitures, par exemple, pourrait offrir une solution durable pour atténuer le réchauffement des habitations et apporter un développement économique significatif à la région.
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