Depuis quelques jours, rien ne va plus entre les agriculteurs et les éleveurs, qui s’accusent mutuellement. D’un côté, les agriculteurs affirment que la présence des éleveurs étrangers les empêche de cultiver alors que c’est la période de labour des champs, tandis que de l’autre, les éleveurs accusent les habitants de s’acharner sur leur bétail qu’ils abattent sans arrêt. Ils affirment que depuis dimanche, jusqu’à maintenant, bon nombre de leurs bœufs ont fait les frais de cette furie.
Cette situation s’est accentuée ces derniers jours, dans le district de Fognan, dans la sous-préfecture de Lainé, où la population locale demande le départ des éleveurs sans condition et dans les plus brefs délais pour pouvoir labourer les champs. Après l’intervention des autorités locales de Lola, la tension a baissé, a-t-on appris.
Selon, le président du district de Fognan, Goumou Soua: « Nous avons arrêté deux présumés voleurs en provenance de Gueasso et nous les avons remis aux autorités hier. Les éleveurs sont là pour garder leurs bœufs, mais ils ne le font pas. Et c’est le moment pour la culture. La principale cause du mécontentement à l’heure actuelle, part de là. Les bœufs ne sont pas dans la clôture, ils sont là en train de détruire les champs. Il n’y a pas de manioc dans les villages, et maintenant la culture est en danger. Nous avons arrêté deux personnes qui venaient de Gueasso ; elles étaient armées, nous les avons donc arrêtées. Il y a eu des abattages d’animaux avant-hier. Comme nous entendions le crépitement de l’arme, la jeunesse s’est levée pour mener l’enquête. Les autres ont fui, et nous avons attrapé deux personnes. Ce sont les jeunes qui installent les éleveurs. Dans un petit village, on peut trouver 16 parcs avec des centaines de têtes.
C’est le cas à Fognan, où il y a effectivement16 parcs, mais qui ne profitent pas à la population. Les bœufs se promènent n’importe comment. Il n’y a pas de bouviers derrière eux. Ils sont abandonnés. La divagation est totale et c’est cela qui provoque la colère des habitants. C’est la période de labours des champs, mais une fois que tu as fait ton labour, les bœufs viennent brouter. Comment peut-on travailler ? C’est pourquoi, beaucoup de femmes sont énervées.
Depuis hier, ici, c’est calme ; la délégation est venue, et c’est calme. Pour le moment, personne n’a été arrêté. Il y a certains éleveurs dont le temps de séjour est fini, mais ils sont toujours là. Quand tu demandes, ils disent que leur temps est écoulé, mais qu’ils cherchent un autre lieu de pâturage. Les bœufs nous empêchent de cultiver ; il faut surveiller le champ comme un enfant. La plupart des éleveurs qui sont là, sont Maliens ou Burkinabés.»
Pour sa part, Alassane Boly Diallo, le président des éleveurs déclare : « les gens sont en train de tuer des bœufs à Fognan, Dongola et à Kenyenta. Selon lui, ce ne sont pas des voleurs d’animaux. Ce sont des gens qui sont venus chasser littéralement leurs bœufs. Ils ont leurs maisons à Guéasso. Ce ne sont pas des voleurs ni des bandits. Je ne peux pas vous dire combien de bœufs ont été tués, mais ils sont en train d’abattre les animaux. En affirmant qu’il n’y a pas d’éleveurs guinéens à Fognan, ce n’est pas vrai. Il y a des éleveurs guinéens, ils ne sont pas étrangers. Le communiqué n’a pas dit d’aller chercher nos animaux. La situation est très difficile, les gens tirent sur les bœufs. Les bœufs sont dispersés. Même aujourd’hui, les gens sont en train d’attaquer nos bœufs vers Kani. »
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