NZÉRÉKORÉ – Il n’y aura plus de répit pour les auteurs d’actes d’insécurité dans la préfecture de Nzérékoré. Face à la recrudescence des agressions et des attaques à main armée ciblant les conducteurs de motos, le préfet a convoqué une réunion d’urgence ce mercredi 8 octobre 2025.
Cette rencontre a permis d’envisager des solutions concertées pour endiguer l’insécurité grandissante qui sème la psychose au sein de la population.
Y ont pris part les autorités administratives préfectorales, les cadres de la commune urbaine de N’zérékoré et de la commune rurale de Samoé, ainsi que les présidents de quartiers et de districts. Ensemble, ils ont échangé sur la situation sécuritaire préoccupante et adopté plusieurs résolutions majeures pour restaurer la quiétude dans la cité.
Des décisions fortes pour renforcer la sécurité de proximité
À l’issue des discussions, plusieurs points essentiels ont été arrêtés. Le secrétaire général de la préfecture de N’zérékoré, Moussa Djanka Diakité, dresse le bilan de la rencontre et annonce les principales décisions :
« Le premier point, c’est que les chefs de quartier, les présidents de districts ainsi que les responsables de la police ont convenu de garantir l’anonymat des personnes qui transmettent des informations sensibles aux services de défense et de sécurité.
Le deuxième point concerne la mise en place de comités de veille dans chaque quartier pour appuyer les forces de l’ordre dans la lutte contre le grand banditisme. Ces comités travailleront en étroite collaboration avec la gendarmerie et la police afin d’être mieux orientés dans leurs missions », a expliqué Moussa Djanka Diakité.
Il a également insisté sur la nécessité, pour les forces de défense et de sécurité, de réagir promptement aux appels d’alerte émis par les comités, afin d’éviter que les bandits ne profitent d’un éventuel retard pour s’échapper.
« La population ne doit plus se rendre justice elle-même. Comme l’a rappelé le Chef de l’État, le 5 septembre 2021, la justice est la boussole de tout. Il faut donc dénoncer les malfaiteurs et laisser les autorités compétentes agir », a souligné M. Diakité.
Les autorités locales prônent la solidarité et la vigilance collective
Prenant la parole, le président de la délégation spéciale de Nzérékoré, Niankoye Oscar Lamah, a exprimé son inquiétude face à la montée de l’insécurité et a justifié la tenue de cette rencontre :
« Ces derniers jours, l’insécurité est galopante dans la cité. Hier, je suis allé voir le préfet, le procureur et les forces de l’ordre pour leur demander de se donner la main afin de sécuriser la ville. C’est moi qui ai proposé d’associer mon homologue de Samoé, car nos deux communes partagent les mêmes espaces. Cette concertation vise donc à trouver des solutions durables contre ces malfrats », a-t-il confié.
De son côté, Sébastien Kolié, président de la délégation spéciale de Samoé, a abondé dans le même sens, soulignant la responsabilité partagée entre les forces de l’ordre et les citoyens :
« Nous avons décidé de mettre en place des comités de veille — et non de défense — composés de 7 à 10 personnes selon la taille du quartier. Leur rôle sera d’alerter, de coopérer et de travailler main dans la main avec la police et la gendarmerie. Nous insistons sur la protection de l’anonymat des informateurs afin d’éviter les représailles. »
Appelant la population à la vigilance, M. Kolié lance un message fort :
« Chaque citoyen doit veiller sur sa famille, son quartier et sa commune. La sécurité, c’est l’affaire de tous. Sans paix, il n’y a pas de développement possible. Nous devons donc revivre la solidarité d’hier où tout le monde participait à la sécurisation de la communauté. »
Un appel à la responsabilité collective
Au terme de cette réunion, les participants ont unanimement reconnu que la lutte contre l’insécurité à Nzérékoré nécessite une implication active de la population aux côtés des forces de défense et de sécurité. Les comités de veille, dont la mise en place débutera dans les prochains jours, devront jouer un rôle clé dans le partage d’informations et la prévention des attaques.
Les autorités ont également exhorté les citoyens à faire confiance à la justice et à éviter toute forme de représailles ou de justice populaire, rappelant que seule une collaboration constructive permettra de restaurer durablement la sécurité et la paix dans la région.
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant Régional d’Africaguinee.com
En Guinée Forestière.
Tél. (00224) 628 80 17 43
Créé le 8 octobre 2025 19:00
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