BOKE- C’est un fait incroyable. Une convalescente s’est évanouie derrière l’hôpital régional de Boké qui venait de la libérer 24 heures après une intervention chirurgicale. Ces faits, survenus ce mercredi 5 mars 2025 ont provoqué des remous dans la capitale du Kakandé.
Le témoignage de la famille
Selon Madame Kadi Conté, garde-malade et fille de la victime, interrogée par notre correspondant à Boké, c’est le personnel de l’hôpital qui leur aurait demandé de rentrer à la maison après l’opération alors que sa maman ne se serait pas remise en forme.
« A l’hôpital, ils nous ont dit de sortir, mais ma mère leur a dit qu’elle ne pouvait pas marcher. Je les ai fait savoir qu’elle n’était pas encore rétablie et qu’elle se tordait encore de douleurs. Mais on nous a répondu qu’il n’y avait plus de place et qu’ils avaient d’autres patients à accueillir.
Vers midi, nous avons quitté l’hôpital, mais ma mère ne pouvait pas marcher. Elle est tombée. Je suis immédiatement retournée informer les médecins. L’un d’eux m’a dit de chercher un véhicule pour la ramener. J’étais en larmes, j’ai laissé ma mère allongée par terre sous le soleil.
À mon retour, j’ai trouvé des gens regroupés autour d’elle, y compris des policiers. Ce sont eux qui m’ont demandé le nom du médecin qui m’avait dit de trouver un véhicule. Je leur ai dit que c’était le Dr Sampil. Ils m’ont alors demandé s’il connaissait ma mère, j’ai dit oui. Ensuite, ils nous ont pris en charge et nous ont reconduites à l’hôpital. Pourtant, nous avions tout payé, les frais d’hospitalisation et les médicaments », a expliqué Mme Conté.
Ce traitement dont aurait été victime cette dame a provoqué une onde de choc au sein de la population. Dans l’après-midi de ce jeudi 6 mars 2025, nous nous sommes rendus à la direction générale de l’hôpital. Celle-ci nous a rassurés que toutes les mesures nécessaires ont été prises pour les soins médicaux de la patiente.
Interrogé à propos, le Dr Ibrahima Sampil, chef du service chirurgie de l’hôpital régional de Boké, a donné sa version des faits :
« Cette dame a été reçue en consultation ordinaire. Lors de l’examen, nous avons diagnostiqué une hernie inguinale gauche, une pathologie nécessitant une intervention chirurgicale. Nous l’avons préparée et elle a effectué les examens préopératoires requis. Elle a ensuite été hospitalisée le lundi et opérée le mardi 4 mars.
Après l’opération, les examens postopératoires n’ont révélé aucun problème. Le lendemain, mercredi 5 mars 2025, nous avons procédé à la visite quotidienne des patients pour évaluer leur état et libérer ceux dont les conditions le permettaient, afin de faire de la place pour d’autres malades.
Notre hôpital fait face à un afflux important de patients, et nous devons optimiser l’espace. C’est ainsi que les cas simples, comme les appendicites et les hernies sans complications, sont libérés après 24 heures.
Ce jour-là, nous avions une urgence, une appendicite aiguë nécessitant une intervention immédiate. Après la visite médicale, nous avons identifié plusieurs patients en état d’être libérés, dont cette dame et une autre femme opérée le même jour.
Alors que nous étions en pleine activité au service, nous avons été alertés qu’une des patientes avait quitté l’hôpital en voiture avec ses proches, qui l’ont fait marcher en dehors de l’enceinte de l’établissement. Malheureusement, elle a fait une hypoglycémie et s’est évanouie. Aussitôt informés, nous avons envoyé une ambulance pour la récupérer », s’est défendu le chef du service chirurgie de l’hôpital régional de Boké.
La réaction de la direction de l’hôpital
Le directeur de l’hôpital régional de Boké, Dr Sékou Baba Camara, a assuré que des dispositions ont été prises pour la prise en charge de Mme M’Mah Hawa Souaré :
« Le chirurgien m’a expliqué les circonstances de l’incident. J’ai ordonné au personnel médical de faire tout le nécessaire pour que la patiente se rétablisse, et de m’informer en cas de manque de médicaments.
Je suis allé voir la femme dans la soirée, elle allait bien et nous avons discuté longuement. J’ai pris la décision de sanctionner le médecin et le service concernés.
J’invite la population à faire confiance à l’hôpital régional de Boké. La patiente est désormais prise en charge et nous faisons tout pour garantir la satisfaction de la population locale », a-t-il expliqué.
Une enquête a été ouverte par le procureur près le tribunal de première instance de Boké afin de faire toute la lumière sur cette affaire, nous apprend-t-on.
Depuis Boké
Oumar Sory CAMARA
Pour Africaguinée.com
Créé le 7 mars 2025 15:30
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