À quelques jours de la rentrée scolaire, la tension monte dans les marchés de Kindia. Alors que cette période est traditionnellement marquée par une forte affluence dans les boutiques et sur les étals de fournitures scolaires, l’année 2025 présente un tout autre tableau. Les marchands se plaignent d’un manque criard de clients, tandis que les parents dénoncent la flambée des prix qui les empêche de préparer correctement leurs enfants pour l’école.
Pour Hawa Bangoura, mère de trois enfants en âge scolaire, la situation est plus qu’inquiétante : « avant, on pouvait s’organiser petit à petit pour acheter les fournitures, même avec un petit budget. Mais cette année, tout est devenu cher, les cahiers, les sacs, même les stylos. Quand on a plusieurs enfants, comment faire ? J’ai décidé de récupérer ce qui peut encore servir de l’année dernière. Même les sacs déchirés, on les recoud et on les remet. Je veux que mes enfants aillent à l’école, mais je ne peux pas me ruiner pour ça. Ce n’est pas un choix de confort, c’est une question de survie. Ce qui fait le plus mal, c’est quand ton enfant te demande quelque chose que tu sais essentiel, et que tu dois lui dire d’attendre. On vit dans un pays où l’éducation est importante, mais pas accessible à tous. Et personne ne vient nous aider. »
Du côté des commerçants, le constat est tout aussi amer. Maciré Soumah ne cache pas sa frustration : « c’est la pire rentrée que j’ai connue depuis que je suis dans ce métier. Les clients viennent, regardent, posent des questions sur les prix, puis repartent sans rien acheter. Je les comprends. Eux aussi souffrent. Mais nous, on a investi. On a commandé les marchandises en espérant une bonne saison. Et aujourd’hui, nous nous retrouvons avec les stocks sur les bras. Même les livres que les écoles demandent ne se vendent pas. Et pourtant, si on ne vend pas, c’est toute une chaîne économique locale qui est impactée. »
Alors que le compte à rebours est lancé pour la rentrée scolaire 2025-2026, Kindia offre un paysage social tendu, entre parents impuissants et commerçants désemparés. Dans cette atmosphère morose, l’inquiétude est palpable : beaucoup d’enfants pourraient entamer l’année scolaire sans le strict nécessaire, faute de moyens.
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