YOMOU – Le drame s’est produit à Yalakpalé, un village de la sous-préfecture de Bowé, dans la préfecture de Yomou. Un instituteur a ôté la vie à sa fille âgée d’environ un an, dont il contestait la paternité. Le crime présumé a eu lieu dans la matinée du samedi 8 mars 2025, journée internationale des droits des femmes.
Jean Kolié, le principal suspect, âgé d’une quarantaine d’années, accusait son épouse d’infidélité. À la suite d’une dispute, il a brandi une machette contre sa femme. Prise de panique, celle-ci a réussi à s’enfuir. C’est alors que Jean Kolié s’est retourné contre leur fillette et l’a froidement égorgée.
Le juge de paix de Yomou, Sory Keïta, est revenu sur les circonstances du drame :
“Nous avons été informés samedi matin d’un crime odieux commis par un citoyen de Bowé, Jean Kolié, qui aurait tué sa fille âgée d’environ un an. Selon lui, sa véritable cible était sa femme. Il affirme ne pas avoir eu de relations sexuelles avec elle depuis plusieurs mois et la soupçonnait d’infidélité. Il contestait même la paternité de l’enfant. Dans la nuit de vendredi à samedi, il a voulu quitter la maison, mais sa femme s’y est opposée. Le lendemain, une nouvelle altercation a éclaté. Nerveux, il a saisi une machette, obligeant son épouse à fuir. Se retrouvant seul avec l’enfant, il l’a alors prise pour cible et l’a égorgée”, a-t-il expliqué.
Interpellé, le suspect a reconnu les faits, affirmant que sa femme était la véritable cible de son acte. Il a soutenu qu’il n’était pas le père biologique de la fillette.
Cependant, selon le magistrat, l’infidélité n’est pas une infraction pénale en Guinée :
“Nous avons envoyé une équipe sur place. L’homme a été arrêté et entendu par les enquêteurs. Une information judiciaire est déjà ouverte. Il reproche à sa femme une supposée infidélité. Or, selon la législation guinéenne, cela ne constitue pas une infraction pénale, mais une faute relevant du droit civil. Si un homme ne supporte pas l’infidélité de son épouse, il a la possibilité de demander le divorce plutôt que de commettre un crime. Face aux enquêteurs, il a réitéré que sa cible initiale était sa femme, mais faute de mieux, il s’est retourné contre la fillette”, a-t-il souligné.
La préfecture de Yomou est régulièrement confrontée à des crimes de ce genre, où des hommes s’en prennent à leurs conjointes pour des motifs souvent étonnants.
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant Régional d’Africaguinee.com
En Guinée Forestière.
Tél. (00224) 628 80 17 43
Créé le 10 mars 2025 06:50
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