En Guinée, le rythme d’évolution du cancer du sein devient de plus en plus préoccupant. Cette maladie représente une menace majeure pour la santé publique. Selon l’OMS (organisation mondiale de la santé), plus de 8. 000 décès seront enregistrés d’ici 2030.
Qu’est-ce que le cancer du sein ? Quelle est sa cause ? Comment prévenir cette maladie ? Africaguinee.com a posé ces questions ainsi que d’autres au coordinateur national de lutte contre la pathologie en Guinée.
AFRICAGUINEE.COM : Qu’est-ce que le cancer du sein ?
Pr. BANGALY TRAORÉ : le cancer du sein est une maladie qui est issue d’une multiplication incontrôlée au niveau du sein qui aboutit à la formation d’une tumeur maligne et qui se propage dans les autres organes. C’est cette propagation qui est responsable du décès des patients.
Quelles sont les causes de cette maladie ?
Ce sont les facteurs liés au mode de vie qui n’est pas sain. Par exemple la non pratique de l’activité physique régulière, la consommation du tabac et une alimentation déséquilibrée. Il y a aussi les infections qui causent un réel problème. Plus de 44% des cas de cancer sont liés à l’infection.
Comment le cancer du sein se manifeste-t-il ?
Dans 85% des cas, le premier signe du cancer du sein, c’est la formation d’une boule dans le sein. Dans 15% des cas, le sein du malade porte une plaie ou bien du sang coule.
Que peut-on retenir des statistiques concernant la maladie en Guinée ?
Le cancer du sein représente le troisième cancer après le cancer du sang et celui du foie. Tous les jours, 24 cas sont diagnostiqués. Ce qui veut dire, qu’un cas est diagnostiqué par heure et un décès est enregistré toutes les 90 minutes. Aujourd’hui, nous sommes au 35e jour de l’année 2025 et nous avons déjà diagnostiqué près 894 cas et enregistré près de 578 décès.
Qu’en-est-il de la prise en charge ?
Pour l’instant, la prise en charge n’est pas totalement couverte. Il y a deux catégories de malades qui viennent. Il y’a des malades qui se prennent en charge ou qui le sont par leur famille. Il y a également ceux qui ont des assurances à la caisse nationale prévoyance sociale et au Fonds de développement social et de l’indigence qui prennent en charge une proportion limitée de moins de 10%.
Comment se fait le traitement du cancer du sein ?
Alors c’est un traitement pluridisciplinaire qui associe à la fois la chirurgie qui peut être conservatrice en enlevant la maladie dans le sein, ou radicale c’est à dire en enlevant la totalité du sein. On fait également la chimiothérapie et d’autres traitements un peu plus spécifiques vis-à -vis du cancer. Il y a aussi des malades dont la majorité fait l’objet d’évacuation mais, 3% arrivent à être évacués pour bénéficier de la radiothérapie.
Qu’est-ce que l’Etat est en train de faire pour aider ces femmes qui souffrent de cette maladie ?
L’Etat guinéen a mis d’abord en place le programme national de lutte contre le cancer qui aujourd’hui doit élaborer la feuille de route. Le plan stratégique va être finalisé cette année. Il va décliner la feuille de route du ministère de la santé pour faire face à la maladie et c’est une prise en compte globale de la prévention au diagnostic et le suivi des patients et la recherche. C’est à partir de ce plan qu’on va décliner le plan de mobilisation des ressources que ce soit des ressources financières ou matérielles et humaines pour prendre en charge le cancer. Il y a également la subvention qui est prévue, la couverture universelle qui prendra en compte d’autres maladies. Mais nous, nous allons commencer par le plaidoyer sur la subvention du dépistage et de la prévention sur toute l’étendue du territoire parce que si on veut être efficace, il faut mettre l’accent sur la prévention et le dépistage. C’est ça qui va amoindrir le coût et pour la population et pour l’Etat.
Comment prévenir le cancer du sein ?
Pour prévenir cette maladie, il faut adopter un mode de vie sain. Consommer moins de gras, de protéines, de sucre et de sel. Adopter une alimentation équilibrée, pratiquer une activité physique régulière et ne jamais consommer le tabac sous quelque forme que ce soit, arrêter de consommer l’alcool. Se vacciner contre le virus de l’hépatite pour le cancer du foie et se vacciner contre le virus de papillome humain pour le cancer du col de l’utérus. Beaucoup de déficit restent à relever notamment le renforcement de la gouvernance, la construction de l’institut national de cancer avec la radiothérapie qui constitue aujourd’hui le principal moyen de motivation d’évacuation sanitaire. Il y a également la vaccination, la prévention, le renforcement du dépistage et l’accès au soin.
Entretien réalisé par Yayè Aicha Barry
Pour Africaguinee.com
Créé le 6 février 2025 09:41
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