La défense de l’ancien ministre de l’énseignement pré-universitaire, Dr Ibrahima Kourouma, a pris la parole à son tour, après les plaidoiries du parquet et de la partie civile ce mercredi 19 mars 2025. Me Soufiane Kouyaté a soulevé ce qu’il qualifie de contradictions flagrantes dans les accusations portées contre son client.
Me Kouyaté se dit conscient que tout responsable public est tenu de rendre des comptes de sa gestion. Il a dénoncé une ordonnance de renvoi qui exige de son client qu’il justifie des sommes colossales, en s’appuyant sur des dispositions du règlement général de la gestion budgétaire et de la comptabilité publique.
Selon l’avocat, les poursuites contre Dr Kourouma visent à “isoler” des figures associées à l’ancien régime d’Alpha Condé, plutôt qu’à servir la justice.
Il a pointé du doigt l’absence de précision dans les accusations, tout en insistant sur le fait que son client n’avait jamais été informé du montant exact des fonds qu’il aurait détournés, et qu’aucune mise en demeure ne lui avait été adressée avant que des sommes de plus de 612 milliards de francs guinéens et 12 millions de dollars ne soient mentionnées dans l’ordonnance de renvoi.
Pour la défense, cette absence de preuves tangibles affaiblit considérablement la crédibilité des charges retenues contre Dr Kourouma. L’avocat a appelé la cour à se baser sur les faits et les éléments du dossier, en évitant toute influence extérieure.
Sur le plan financier, Me Soufiane Kouyaté a rappelé que des audits avaient déjà été réalisés par l’Inspection générale des finances et la Cour des comptes, couvrant la période de 2011 à 2016. Ces rapports, selon lui, ont déjà validé la gestion de Dr Ibrahima Kourouma, rendant inutile la demande de nouveaux audits. Il a également fustigé l’utilisation de rapports “provisoires”, “infondés” et “inadmissibles” pour justifier des poursuites judiciaires.
Sur les accusations liées aux infrastructures scolaires, l’avocat a clarifié que la gestion des fonds en question relevait de la responsabilité de la SNIES (Service national des infrastructures et équipements scolaires), et non de Dr Kourouma.
Selon lui, son client n’était pas impliqué dans les décisions opérationnelles de cette entité. Il espère que la cour rendra une décision juste, fondée sur les faits et à l’abri de toute pression politique.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.info
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