L’Organisation pour la Protection de l’Environnement Guinéen (OPEG) a officiellement lancé, ce samedi 4 octobre 2025 à Boffa, un projet ambitieux intitulé : « Sauver la mangrove du Rio Pongo, habitat vital des espèces halieutiques, par une restauration écologique et une résilience communautaire à Boffa ». Financé par une subvention de Rio Tinto dans le cadre du programme de BirdLife International, ce projet vise à restaurer l’écosystème crucial de la mangrove et à renforcer l’autonomie des communautés riveraines.
Le lancement a eu lieu lors d’un atelier qui a réuni les communautés locales et les acteurs impliqués dans la sauvegarde du couvert végétal et la gestion durable de l’environnement.
D’une durée de 12 mois, le projet sera mis en œuvre par l’OPEG dans les sous-préfectures de Doupourou, Lisso, Timata et Koba. Il s’inscrit dans une approche écosystémique et participative.
L’initiative vise non seulement la reconstitution physique de la mangrove, avec un objectif de restauration de 6 hectares de zones dégradées par reboisement, mais aussi le renforcement des capacités des populations, la promotion d’alternatives économiques durables et la mise en place de mécanismes communautaires de gouvernance locale.
Le projet répond aux engagements nationaux de la Guinée en matière de lutte contre le changement climatique (Accords de Paris, CDN), de protection de la biodiversité (Convention de Ramsar, ODD 14 et 15), de réduction de la pauvreté (ODD 1) et d’égalité des genres (ODD 5).
Des mangroves, « la vie, la subsistance et l’espoir »
Saa Albert Tolono, responsable du suivi et de l’évaluation du projet au sein de l’OPEG, ainsi que toute son équipe, sont pleinement impliqués dans cette initiative de sauvegarde durable.
Prenant la parole lors du lancement, le président de l’OPEG, Gnouma Vincent Léno, a exprimé un ‘’profond sentiment de reconnaissance et d’espoir’’.
Il a souligné que les mangroves du Rio Pongo ne sont pas seulement un trésor naturel, mais qu’elles ‘’représentent la vie, la subsistance et l’espoir pour des milliers de familles qui vivent de la pêche, de l’agriculture et d’autres activités connexes. Leur disparition progressive menace non seulement la biodiversité, mais aussi la sécurité alimentaire et économique de nos populations’’.
M. Léno a insisté sur l’importance de l’engagement communautaire, en précisant que ‘’ce projet est le vôtre, il ne pourra réussir sans votre implication totale et active’’.
Il a ensuite lancé un appel à l’action. ‘’Le temps n’est plus aux discours, mais à l’action. Nous sommes l’avenir de ce pays, engageons-nous, formons-nous, soyons des sentinelles de l’environnement, des ambassadeurs de la nature’’.

Le président de l’OPEG a également remercié ‘’sincèrement BirdLife International pour la confiance placée en notre ONG’’ et a sollicité un ‘’soutien indéfectible des autorités politiques et administratives de Boffa’’ pour la réussite du projet.
Une zone grandement menacée par l’activité humaine
Le choix de Boffa a été salué par Yaya Soumah, président de l’Association Accord des Jeunes pour la Renaissance et le Développement de Boffa (AJRD).
Il a évoqué les menaces qui pèsent sur l’écosystème. ‘’Ils ont bien fait de cibler la zone de Boffa à travers quelques-unes de ses sous-préfectures, parce qu’aujourd’hui, il y a un grand bras de mer à Boffa qui s’appelle Fatala. Depuis 2018, Fatala a connu l’avènement des entreprises minières qui ont leur port ici. Depuis cela, la mangrove est menacée’’, a-t-il souligné.
M. Soumah a également pointé du doigt la dégradation d’origine humaine et naturelle. A l’en croire, ‘’les populations riveraines sont là à couper la mangrove, et c’est là où les espèces halieutiques se reproduisent. Aujourd’hui, Boffa est en perte de ses poissons, parce qu’avec la navigation maritime et la destruction de la mangrove, Boffa a totalement perdu’’.
Restaurer la mangrove, ‘’c’est restaurer la vie’’
De son côté, le secrétaire général de la préfecture, qui a présidé la cérémonie d’ouverture, a exprimé sa joie et son appréciation positive du projet.
‘’Restaurer la mangrove, c’est vraiment restaurer la vie. Sauver la vie, sauver nos habitations et surtout, sauver notre alimentation’’, a déclaré Thierno Liguè Kourouma.
M. Kourouma a remercié l’ONG et l’ensemble des contributeurs, appelant les participants à être ‘’très attentifs’’ et à ‘’restituer auprès de nos parents les connaissances acquises, afin que tous se donnent la main pour restaurer cette mangrove’’.
La rencontre a également été rehaussée par la présence du président de la délégation spéciale de Boffa, Issiaga Soumah, du représentant du directeur préfectoral de l’environnement, Richard Loua, de l’antenne de l’Office guinéen du bois (OGUB), ainsi que du directeur préfectoral de l’Administration du territoire, Aboubacar Sidiki Kaba.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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