Face à l’ampleur des dégâts causés par la drogue Kush dans la région de Conakry, les autorités guinéennes et plusieurs acteurs de la société civile ont tenu une réunion stratégique d’urgence, à l’initiative de l’Institut itinérant de formation et de prévention contre la drogue.
La rencontre s’est tenue ce vendredi 4 juillet 2025, au siège de l’institut à la Minière.
Présidée par la Gouverneure de la ville de Conakry, le Général à la retraite M’mahawa Sylla, la réunion a réuni des représentants des ministères de l’Information et de la Santé, les présidents des délégations spéciales des communes, des médecins ainsi que des responsables des forces de sécurité.
Ce sursaut des autorités ouvre la voie à l’adoption de nouvelles méthodes préventives sur l’ensemble du territoire national.
Dès l’ouverture, Dr Thierno Bah, directeur général de l’institut organisateur, a donné le ton en alertant sur la gravité de la situation : « Nous sommes réunis ici ce matin dans le cadre d’une réunion d’urgence, face à la recrudescence des décès liés à la consommation de la drogue Kush. Il faut élaborer une stratégie commune de lutte contre ce fléau, en proposant des pistes de solution concrètes pour venir à bout de cette drogue et, par ricochet, des autres substances. Le Kush est fabriqué à base de Nitagen ou d’autres produits chimiques non identifiés. L’heure n’est plus aux discours, mais à l’action. »
Prenant la parole à son tour, la Gouverneure M’mahawa Sylla a rappelé l’engagement des autorités de la transition : « Le CNRD, sous le leadership du Général Mamadi Doumbouya, a inscrit la protection de la jeunesse et des femmes au rang de ses priorités. Le gouvernorat et les 13 communes sont disposés à accompagner de telles initiatives. »
Le Colonel Mohamed Lamine Simakan, Secrétaire général à la présidence chargé de la lutte contre la drogue, a tenu un discours ferme : « La drogue détruit le corps et l’esprit. Ce n’est pas une fatalité, mais nous devons agir. À partir de maintenant, il ne s’agit plus de rester assis dans les bureaux à réfléchir, mais de passer à l’action. Nous déclarons la guerre aux trafiquants, revendeurs et consommateurs. Nous disons non au Kush et à toutes les formes de drogue sur notre territoire. »
Enfin, Ibrahima Sory Cissé, responsable de l’ONG Génération sans tabac, a appelé à une mobilisation nationale : « La prévention est cruciale. Il faut sensibiliser toute la population. Pourquoi ne pas envisager des sketchs diffusés avant et après les journaux télévisés pour renforcer le message ? »
L’ensemble des participants s’est accordé sur l’urgence de bâtir une stratégie commune et intégrée, alliant répression, prévention et accompagnement social, pour enrayer la menace croissante que représente la drogue Kush en Guinée.
Mayi Cissé
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