Les agents des services spéciaux chargés de la lutte contre le grand banditisme et le crime organisé ont présenté, ce lundi 30 juin 2025, une importante saisie de drogue, réalisée lors de l’interpellation de 17 personnes, dont 8 femmes.
Le commissaire principal de police Foromo Soropogui qui s’est exprimé au nom du secrétaire général chargé des services spéciaux, M. Mohamed Lamine Simakan est revenu sur cette interpellation record durant ces derniers temps.
“Vous êtes aujourd’hui devant le résultat concret d’une série d’opérations, qui a conduit à l’interpellation de 17 personnes, dont 8 femmes”, a déclaré le commissaire principal de Police précisant que le secrétaire général des services spéciaux a lancé une machine opérationnelle qui a reçu des instructions fermes : “elle ne doit pas s’arrêter tant que le territoire guinéen, de Conakry à N’Zérékoré, ne sera pas débarrassé de cette drogue nocive.”
Au cours de ces opérations, 773 kg de chambre indienne ont été saisis et présentés devant la presse. Le commissaire a également évoqué une saisie record de 16,53 kg de « drogue Kush », jamais vue depuis le début de la lutte contre la drogue en Guinée.
“Même les saisies annuelles cumulées des différents services de répression n’ont jamais atteint un tel poids en si peu de temps”,a-t-il affirmé.
Il précise que cette quantité correspond à environ 80 255 doses, destinées à la consommation d’autant de personnes, pour une valeur estimée à plus de 401 millions de francs guinéens. “Une dose coûte environ 5 000 francs, et il suffit de cette somme pour plonger dans un état de coma ou de crise d’overdose, causant une intoxication grave pouvant entraîner un arrêt cardio-respiratoire. C’est un véritable poison.”

Le commissaire rappelle que la lutte contre ce fléau s’inscrit dans la vision du Président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, qui place la santé de la population au cœur du développement socio-économique du pays.
“Le secrétaire général à la présidence, M. Mohamed Lamine Simakan, a clairement affirmé qu’il ne veut plus entendre parler de ce genre de drames, comme ceux survenus ces dernières semaines. Les services de répression, en particulier les services spéciaux, doivent rester mobilisés jusqu’à ce que le pays soit débarrassé de cette substance toxique.”
Concernant le lieu de la saisie, tout le stock présenté a été saisi à Boulbinet, dans des maisons habitées aussi bien par des quinquagénaires, des quadragénaires que par des jeunes.
“Cette situation exceptionnelle a nécessité un dispositif exceptionnel, appuyé par toutes les unités de répression, ce qui a permis de mener à bien cette opération sans incident.”
Interrogé sur l’origine de la drogue, le commissaire explique que 80 % des substances proviennent de Sierra Leone, et que les importateurs sont majoritairement des ressortissants léonais, ce qui est confirmé à 100 %. Parmi les personnes interpellées, plusieurs sont de nationalité léonaise.
Abordant la dangerosité accrue de la « drogue Kush » ces derniers temps, le spécialiste souligne qu’une étude épidémiologique et criminologique montre l’apparition de nouveaux facteurs responsables de la multiplication des décès. “Cela peut s’expliquer par une importation massive récente ou par un changement de concentration de la drogue. Cette drogue n’est pas seulement naturelle, elle est mélangée à des substances comme le formol, utilisé pour fixer les cellules, ainsi que l’acétone, toxique, et le tramadol, qui présente aussi de grands risques.”
Le commissaire insiste sur le rôle du procureur de la République, informé en temps réel des enquêtes, et souligne que toutes les personnes interpellées ont reconnu les faits. “Personne ne peut nier lorsqu’on est pris en flagrant délit.”
Concernant les moyens de lutte aux frontières, il confirme que ces saisies renforcent la nécessité de mieux surveiller tous les points d’entrée. “Les criminels sont aussi intelligents et adaptent leurs tactiques, nous devons donc constamment ajuster les nôtres.”
Pour conclure, le commissaire lance un appel à la mobilisation générale :
“Cette lutte est collective. Elle ne peut être menée efficacement que par la police, la gendarmerie, les autres corps de répression, mais aussi avec l’aide de la population. C’est grâce à des citoyens informateurs que cette grande saisie a été possible. La population doit continuer à contribuer pour son propre bien-être. Si certains jeunes sont affectés par cette drogue, cela a des répercussions sur leur entourage, par fréquentation et influence. Comme on dit, “Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es”. Nous ne souhaitons pas voir nos proches contaminés par cette substance mortelle.”
Lire l’article original ici.