Poursuivi pour corruption, détournement de fonds publics et enrichissement illicite à hauteur de 20 milliards GNF, l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Mohamed Lamine Bangoura, est détenu depuis décembre 2022 à Conakry. Son dossier, toujours en instruction devant la CRIEF, suscite interrogations et lenteurs judiciaires.
Depuis le 15 décembre 2022, il est détenu à la Maison centrale de Conakry, malgré une liberté conditionnelle accordée par la chambre de l’instruction de la CRIEF. Cette décision avait été contestée par le procureur spécial, ce qui a conduit ses avocats à saisir la Cour suprême.
Dans une décision rendue le 7 mai 2024, le juge Ibrahima Sory Yansané avait mis l’affaire en délibéré pour le 14 mai. À l’époque, Me Facinet Soumah, avocat de Mohamed Lamine Bangoura, dénonçait une violation des droits de son client :
« Depuis plus d’une année, ce dossier concernant la remise en liberté conditionnelle de Mohamed Lamine Bangoura est pendant devant la Cour suprême. Le procureur spécial s’était opposé à sa libération, alors que la chambre de contrôle de l’instruction avait ordonné sa remise en liberté. Nous avons donc formé un pourvoi en cassation car la liberté de mon client a été bafouée », avait-il déclaré.
La dernière communication officielle dans ce dossier remonte au 22 mars 2025. Ce jour-là, le substitut du procureur, Malick Marcel Oularé, avait indiqué que l’affaire était « en rédaction » devant la chambre de l’instruction de la CRIEF. Il avait rappelé que l’ancien président de la Cour constitutionnelle, aux côtés d’autres prévenus, faisait l’objet de poursuites pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux portant sur les 20 milliards incriminés.
Depuis cette date, le silence est total autour de la procédure, alors même que d’autres dossiers traités par la CRIEF ont déjà connu leur épilogue.
Contacté par Guinee360, son avocat, Me Facinet Soumah, a refusé de commenter, invoquant des vacances judiciaires. Pendant ce temps, Mohamed Lamine Bangoura demeure incarcéré à la Maison centrale de Conakry depuis bientôt 3 ans.
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